Madawaska : l'Acadie des terres et forêts
par Lang, Nicole
L'industrie forestière a joué un rôle de premier plan dans le développement économique, social et culturel du Madawaska depuis la première demie du XIXe siècle. Avec le temps, la forêt est devenue une composante importante de l'identité régionale de ce secteur du Nouveau-Brunswick. Partout dans la région, des monuments, des plaques, des œuvres d'art public, des sites architecturaux, des événements - célèbrent les succès et les échecs des travailleurs de la forêt : draveurs, bûcherons, conducteurs d'équipements forestiers, planteurs d'arbres, travailleurs des scieries, cuisiniers et autres. Plusieurs aspects du patrimoine culturel du Madawaska font écho à cette activité économique marquante.
Article available in English : The Acadians’ Madawaska: a Land of Farms and Forests
Évolution de l'industrie forestière au Madawaska
Situé dans le nord-ouest du Nouveau-Brunswick, le Madawaska est fréquenté d'abord par les autochtones de la nation Malécite. La colonisation du territoire débute véritablement en 1785 avec l'arrivée des colons acadiens et canadiens. Ces premiers habitants francophones pratiquent l'agriculture pour subvenir à leurs besoins primaires. Puis, peu à peu, ceux qui occupent de petites terres ou des terres moins fertiles se tournent vers la forêt pour boucler leur budget (NOTE 1). C'est le début d'une activité économique qui va caractériser et marquer l'histoire de la région.
L'industrie forestière se développe rapidement dans la région au cours du XIXe siècle. Les premiers chantiers apparaissent vers 1820. À l'époque, les ressources forestières exploitées au Madawaska répondent à la demande de l'industrie de la construction navale, d'abord en Grande-Bretagne puis à Saint-Jean, dans le sud du Nouveau-Brunswick. Le pin blanc, retrouvé en abondance dans la vallée du fleuve Saint-Jean, est alors très recherché et sert à la production des mâts de navires. Des entrepreneurs de l'extérieur de la région gèrent donc les opérations forestières le long des deux rives du fleuve Saint-Jean. Ces hommes d'affaires proviennent des États-Unis, du sud du Nouveau-Brunswick et du Bas-Canada. Les habitants du Madawaska ne contrôlent pas les leviers de développement de ce secteur économique car ils n'ont pas les capitaux requis : - ils sont plutôt embauchés comme bûcherons ou draveurs. Les grands fermiers locaux profitent cependant de l'ouverture des chantiers puisqu'ils approvisionnent les camps de bûcherons (NOTE 2) en produits agricoles.
L'industrie est touchée par le conflit de la frontière qui oppose le Maine au Nouveau-Brunswick durant cette période. La coupe et le transport du bois sont perturbés pendant plusieurs années. Le traité Ashburton-Webster (ou traité de Washington) met fin au conflit en 1842 et le fleuve Saint-Jean devient la frontière internationale au Madawaska. Une clause du traité prévoit la navigation gratuite pour les produits américains et britanniques sur le fleuve et ses tributaires, ce qui permet aux opérateurs forestiers de conserver le droit de flottage du bois (NOTE 3).
Après 1850, la situation politique est plus stable. Les chantiers se multiplient sur le territoire et des scieries sont construites. L'industrie du bois de sciage connaît alors une évolution importante. De plus en plus d'emplois sont créés dans la région grâce à l'ouverture de plus grosses scieries telles la scierie de Bob Connors dans le Haut Madawaska en 1875, la scierie James Murchie & Sons à Edmundston en 1884 et celle de la famille Fraser à Baker Brook en 1904 (NOTE 4).
Au début du XXe siècle, on assiste à la transition de l'industrie du bois sciage à celle des pâtes et papiers. En effet, la construction de l'usine de pâte mécanique de la Fraser Companies Limited à Edmundston en 1917 marque le début d'une nouvelle époque pour le secteur forestier. Des centaines d'emplois sont créés. Au cours des années suivantes, cette compagnie poursuit son expansion. En plus de faire l'acquisition de nouvelles terres forestières, elle investit d'importantes sommes dans ses installations d'Edmundston. Une usine de pâte chimique et une cartonnerie sont construites. Dans ses plus belles années, cette compagnie embauchera près de 1000 travailleurs à ses installations d'Edmundston et deviendra un des pôles économiques de la région (NOTE 5).
La seconde moitié du XXe siècle verra de grandes transformations dans le secteur forestier au Madawaska comme ailleurs en Amérique du Nord. La mécanisation du travail en forêt et l'automatisation des usines vont entraîner des coupures de postes et des changements importants dans l'organisation du travail (NOTE 6). Au début du XXIe siècle, une crise majeure dans l'industrie forestière provoque la fermeture permanente ou temporaire de plusieurs usines et chantiers. Des centaines d'emplois sont alors perdus. Malgré tous ces changements et bouleversements, l'industrie forestière demeure toujours un important secteur économique au Madawaska.
La forêt au cœur du patrimoine culturel du Madawaska
Dans plusieurs localités du Madawaska, telles Saint-Léonard et Saint-Jacques, des œuvres d'art public, des monuments, des plaques, des sites architecturaux, -des symboles du travail forestier sur les pierres tombales, rappellent aux habitants et aux visiteurs l'importance de la forêt dans l'histoire et la culture de la région.
La drave fut un métier pratiqué par bien des hommes de Saint-Léonard et des communautés environnantes. Ces travailleurs ont participé au flottage des billots et du bois à pâte sur le fleuve Saint-Jean et sur ses tributaires. La ville de Saint-Léonard et la compagnie forestière Irving ont voulu reconnaître l'importance de la drave dans l'histoire de la communauté et aussi rendre hommage à tous ces travailleurs qui ont pratiqué un métier fort dangereux. En 1995, la compagnie Irving a érigé un monument dans le parc Centre-Ville. Le monument a été dévoilé en juillet dans le cadre des célébrations du 75e anniversaire d'incorporation de la municipalité (NOTE 7).
L'année suivante, la communauté lança son premier Festival du draveur acadien (NOTE 8) durant lequel on présenta des compétitions de draveurs permettant ainsi aux gens de la communauté de renouer avec ce métier d'autrefois. En 2004, tout près du centre touristique municipal, on installa une grande fresque de l'artiste peintre Clarence Bourgoin (NOTE 9). Intitulée Une rivière de souvenirs, cette fresque représente des draveurs exerçant leur métier sur le fleuve Saint-Jean durant les années 1950.
À quelques pas de la fresque, on érigea une petite statue, réalisée par l'artiste Eugène Jankowski. Sous la sculpture on installa une plaque sur laquelle est gravée la prière du draveur (NOTE 10). De plus, depuis plusieurs années déjà, une équipe de hockey de la ligue senior porte fièrement le nom Les Draveurs du Bas-Madawaska.
Tout près de la frontière avec le Québec, la communauté de Saint-Jacques, qui fait maintenant partie de la ville d'Edmundston, a aussi reconnu l'importance de la forêt dans son histoire. En effet, plusieurs habitants de la communauté ont travaillé dans les scieries du village, dans les chantiers ou à l'usine Fraser d'Edmundston tandis que d'autres ont pratiqué la drave. Les armoiries de la paroisse témoignent de la place importante qu'occupe la forêt dans la vie des gens. Dans la partie supérieure des armoiries, on retrouve un symbole de la forêt : des billots croisés (NOTE 11). Ces billots représentent la richesse des forêts locales, la drave des années passées, de même que la rencontre des rivières Madawaska et Rivière-à-la-Truite, deux cours d'eau fort importants pour l'industrie forestière (NOTE 12).
Situé dans cette communauté, le Jardin botanique du Nouveau-Brunswick a choisi de représenter la drave ou le flottage du bois par une mosaïculture. La mosaïculture est un art public qui permet de réaliser des dessins avec des formes et des plantes. L'artiste local Albert Deveau a donc créé les formes en métal représentant les draveurs et les billots de bois. Les employés du jardin ont cultivé et ensuite ajouté les fleurs vivantes. Les visiteurs peuvent observer cette mosaïculture chaque été dans la section du jardin située près de la rivière Madawaska, une rivière où l'on pratiquait la drave à la fin du XIXe siècle et durant la première demie du XXe siècle. Un texte explicatif accompagne l'œuvre et permet aux visiteurs de bien comprendre le métier de draveur ainsi que les dangers associés à ce travail.
Le 21 août 2008, la province du Nouveau-Brunswick a désigné la glissoire (sluice) (NOTE 13) de la Compagnie Fraser lieu patrimonial local. Cette glissoire servait à la décharge du bois mou, appelé alors « pitounes », afin de l'acheminer jusqu'aux scieries de la région ou encore à l'usine de pâtes Fraser au centre-ville d'Edmundston (NOTE 14). De nos jours, le site comprend des vestiges de blocs de ciment posés sur la rive longeant la rivière Madawaska. Les vestiges de cette glissoire sont l'un des rares témoins qui reste de la pratique de la drave sur cette rivière entre les années 1820 et 1950.
Des lieux de mémoire en forêt et des symboles professionnels dans les cimetières
Le travail dans le secteur forestier comporte de nombreux risques. Le Madawaska a été témoin de plusieurs tragédies dans ses chantiers, dans ses usines et sur ses rivières depuis le XIXe siècle jusqu'à aujourd'hui. Divers lieux de mémoire évoquent quelques-unes de ces histoires tragiques, par exemple celui qu'on a érigé en forêt pour Raymond J. LeBlanc, un travailleur forestier originaire de Dalhousie. LeBlanc travaillait au nord-ouest de Kedgwick, près de la frontière du Québec. En novembre 1949, dans le cadre de son travail pour la Fraser Companies Limited, LeBlanc a péri lors du dynamitage d'une route forestière. La mort fut déclarée accidentelle. Peu après la tragédie, une croix et une plaque furent installées par la famille et les amis de Raymond LeBlanc près du lieu de son décès. De plus, un ravin porte maintenant son nom : le ravin LeBlanc Gulch (NOTE 15).
Un autre exemple de lieu de mémoire qui rend hommage à un travailleur décédé en forêt est le monument dédié à Éric Volpé. Ce jeune travailleur forestier a perdu la vie en mars 2004 lorsqu'il s'est retrouvé coincé sous un arbre. L'accident s'est produit près du camp 68, à proximité du chemin Otter Brook, situé à environ 70 kilomètres d'Edmundston. La famille Volpé, avec l'aide de la compagnie Irving, a érigé un monument commémoratif en forêt, près du lieu de l'accident. Le dévoilement a eu lieu lors d'une cérémonie privée (NOTE 16).
Dans les cimetières des communautés acadiennes du Nouveau-Brunswick, on aperçoit souvent des symboles professionnels gravés sur les pierres tombales. Dans la Péninsule acadienne, ce sont des symboles représentant la pêche tandis qu'au Madawaska, ce sont des symboles du travail en forêt tels un camion transportant des billots de bois, une scie mécanique, ou encore un bûcheron en train de couper un arbre. Ces images illustrent bien jusqu'à quel point la pêche et le travail forestier occupent une place importante dans l'identité de ces personnes.
Les artistes madawaskayens et la forêt
Plusieurs artistes professionnels et populaires du Madawaska ont créé des œuvres qui ont un lien marquant avec la forêt. Tout comme Clarence Bourgoin, le peintre Claude Picard a peint plusieurs toiles illustrant des scènes de la vie et du travail en forêts et sur les rivières du Madawaska. Pour sa part, Albert Deveau utilise une scie mécanique pour réaliser des œuvres à partir de billots de pin blanc et d'orme. Il crée ces sculptures pour honorer ou commémorer un personnage, souligner l'importance d'une industrie ou d'un événement. Au cours des dernières années, Deveau a produit quelques sculptures de travailleurs forestiers dont Armand Boulet, mesureur de bois et producteur d'arbres de Noël de Connors dans le Haut-Madawaska, ou encore George Francoeur, défricheur et travailleur des chantiers de la région d'Edmundston. Toutes ces œuvres témoignent de l'importance de la forêt dans l'histoire et la culture madawaskayennes.
Le patrimoine forestier, une identité culturelle marquante
La forêt est au cœur du patrimoine culturel du Madawaska. De nombreux lieux de mémoire, des œuvres d'art public, des sites et vestiges architecturaux témoignent de son importance non seulement dans le développement économique de la région mais aussi dans le vécu des gens. La forêt a profondément marqué l'histoire et la culture de cette région acadienne que plusieurs appellent maintenant l'Acadie des terres et forêts.
Nicole
Lang
Université
de Moncton, campus d'Edmundston
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Photos
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ocal : la gliss...
Ailleurs sur le web
- Démêler les pinceaux. Fresque multimédia de la vie en Acadie des terres et forêts
- Histoire du travail au Nouveau-Brunswick
- Répertoire des lieux patrimoniaux du Nouveau-Brunswick, Ministère du Mieux-être, de la Culture et du Sport, Gouvernement du Nouveau-Brunswick
- Toucher du bois : la forêt au cœur du patrimoine social et culturel madawaskayen
Notes
1. Georgette Desjardins (dir.), « L'établissement des Acadiens au Madawaska » et « La population de Saint-Basile, 1792-1989 », Saint-Basile, berceau du Madawaska, 1792-1992, Montréal, Méridien, 1992, p. 31-39, 131-144.
2. Ibid., p. 325-339. Voir également Béatrice Craig et Maxime Dagenais, The Land in Between : The Upper St. John Valley, Prehistory to World War I, Gardiner (Me), Tilbury House Publishers; Madawaska (Me), Maine Acadian Heritage Council; Bar Harbor (Me), Acadia National Park et Saint Croix Island International Historic Site, 2009, p. 178-200; et Richard W. Judd, Aroostook : A Century of Logging in Northern Maine, Orono (Me), University of Maine Press, 1989, 351 p.
3. Voir Nicole Lang, « Le conflit de la frontière internationale au Madawaska », Les Cahiers du GERHICO, no 2, 2001, p. 133-144; et Francis Thériault, « La signature du traité Ashburton-Webster », Revue de la Société historique du Madawaska, vol. XXXIII, nos 1-2, janvier-juin 2005, p. 4-34.
4. Voir le site Toucher du bois : la forêt au cœur du patrimoine social et culturel madawaskayen en Acadie [en ligne], http://www.toucherdubois.ca.
5. Nicole Lang, « De l'entreprise familiale à la compagnie moderne : la Fraser Companies Limited de 1918 à 1974 », Acadiensis, vol. XXV, no 2, printemps 1996, p. 42-61;id., « L'impact d'une industrie : les effets sociaux de l'arrivée de la Compagnie Fraser Limited à Edmundston, N.-B., 1900-1950 », Revue de la Société historique du Madawaska, vol. XV, nos 1-2, janvier-juin 1987, p. 2-71.
6. LHTNB.ca (Labour History in New Brunswick / Histoire du travail au Nouveau-Brunswick), « Un territoire contesté : la transformation des forêts », Modules pédagogiques[en ligne], http://www.lhtnb.ca/pedagogie/territoire.cfm.
7. Le monument rend d'abord hommage aux draveurs. Il souligne aussi le travail des hommes en forêt, c'est-à-dire les bûcherons, les cuisiniers, les commis, les conducteurs d'équipements forestiers, les mécaniciens, les planteurs d'arbres et les travailleurs des scieries. Voir Sylvie Paulin, « 75 ans d'histoire se sont célébrées en grand », La Cataracte, 19 juillet 1995, p. 6; et Marie-Josée Plourde, « À Ville Saint-Léonard : participation massive aux célébrations du 75e anniversaire », Le Madawaska, 19 juillet 1995, p. 1-A, 2-A.
8. Le festival voulait rendre hommage aux ancêtres acadiens qui pratiquèrent la drave. Il exista de 1996 à 2002. Durant les deux premières années, il fut organisé par la Fédération des jeunes francophones du Nouveau-Brunswick, section Madawaska-Victoria, en collaboration avec la municipalité de Saint-Léonard. La Ville prit ensuite la relève et organisa le festival avec l'aide de jeunes de la communauté. Chaque été, le festival présentait donc une variété d'activités à la mi-août, soit des spectacles, des jeux et compétitions, des expositions, un pique-nique familial, etc. Chaque année, la drave occupait une place de choix dans la programmation. Voir, entre autres, Marie-Josée Plourde, « Festival du draveur acadien », Le Madawaska, 3 juillet 1996, p. 5-A; « Du 14 au 17 août, Saint-Léonard en fête », Le Madawaska, 13 août 1997, p. 1-A, 2-A; et « Festival du draveur “traditionnel et actuel” », Le Madawaska, 20 août 1997, p. 16-A.
9. Cette fresque fut réalisée grâce à l'appui financier de la Ville de Saint-Léonard, de l'Agence de mise en marché des œuvres d'art (AMMOA) et de l'Association acadienne des artistes professionnels du Nouveau-Brunswick (AAAPNB). L'artiste réalisa un premier croquis et débuta la fresque en juillet 2004. Selon Bourgoin, plus de 400 heures de création auront été nécessaires à la réalisation de cette œuvre.
10. La prière se lit comme suit : « Prière pour le draveur : O mon Dieu tout puissant, protège mon homme qui est parti faire de la drave. Fais en sorte que l'eau frigide de la rivière soit calme et douce et le courant pas trop fort. Que le temps soit clément. Rends ses pieds agiles quand il court sur les billes de bois trempées, comme s'il était en train de danser la valse avec moi. Je t'en prie mon Dieu fais en sorte que mon homme me revienne, afin que je puisse le réchauffer en l'enlaçant dans mes bras. »
11. Albert Clavette, Municipalité de St-Jacques, N.-B., de 1960 à l'an 2000, Cap-Saint-Ignace (Qc), Plume d'oie, 2000, 255 p.
12. Guy R. Michaud, La paroisse de Saint-Jacques, Nouveau-Brunswick, Edmundston, Éditions GRM, 1988, p. 88.
13. Terme employé par les gens du Madawaska; il figure aussi dans le Répertoire des lieux patrimoniaux du Nouveau-Brunswick.
14. Nouveau-Brunswick, Ministère du Mieux-être, de la Culture et du Sport, « Glissoire “sluice” de Saint-Jacques », Répertoire des lieux patrimoniaux du Nouveau-Brunswick[en ligne], http://www.rhp-rlp.gnb.ca/Page1.aspx?blnLanguageEnglish=False&RID=1590&VER=1&dp=1.
15. LeBlanc était âgé de 42 ans et il était le père de six enfants. Voir « Raymond LeBlanc tué par une explosion », L'Évangéline, 1er décembre 1949, p. 8; « Raymond LeBlanc is Accident Victim », Dalhousie News, vol. XX, no 45, 1er décembre 1949, p. 1; « Tragedy Termed Accidental : Dynamite Explosion Claimed Life Father of Six Children », Campbellton Graphic, 1er décembre 1949, p. 1; et « Funeral of Raymond LeBlanc at Dalhousie », Campbellton Tribune, 7 décembre 1949, p. 5. Le ravin était connu sous le nom de Grays Gulch avant d'être renommé en mémoire de Raymond J. LeBlanc. Voir Alan Rayburn, Geographical Names of New Brunswick, Ottawa, Surveys and Mapping Branch, Department of Energy, Mines and Resources, 1975, p. 153.
16. Voir Paul Grondin, « Décès accidentel d'un travailleur forestier », Le Madawaska, 24 mars 2004, p. 1-A, 2-A; « Accident de travail mortel sur les terres de la compagnie Irving », L'Acadie nouvelle, 17 mars 2004, p. 2; « Madawaska Man Identified as Victim of Logging Accident », The Daily Gleaner, 18 mars 2004, p. A-3; et « Logger's Death Ruled Accidental », Telegraph Journal, 2 avril 2004, p. A-4.
Bibliographie
Couturier, Oneil, « L'histoire de l'ancienne “wood room” chez Fraser, 1917-1970 » (parties 1 et 2), Revue de la Société historique du Madawaska, vol. XXVIII, nos 1-2, janvier-juin 2000, p. 3-67; nos 3-4, juillet-décembre 2000, p. 2-67.
Craig, Béatrice, et Maxime Dagenais, The Land in Between : The Upper St. John Valley, Prehistory to World War I, Gardiner (Me), Tilbury House Publishers; Madawaska (Me), Maine Acadian Heritage Council; Bar Harbor (Me), Acadia National Park et Saint Croix Island International Historic Site, 2009, 442 p.
Desjardins, Georgette (dir.), Saint-Basile, berceau du Madawaska, 1792-1992, Montréal, Méridien, 1992, 452 p.
Frank, David, et Nicole Lang, Labour Landmarks in New Brunswick / Lieux historiques ouvriers au Nouveau-Brunswick, Edmonton, Comité canadien sur l'histoire du travail, 2010, 112 p.
Landry, Nicolas, et Nicole Lang, Histoire de l'Acadie, Sillery (Qc), Septentrion, 2001, 335 p.
Lang, Nicole, « L'impact d'une industrie : les effets sociaux de l'arrivée de la Compagnie Fraser Limited à Edmundston, N.-B., 1900-1950 », Revue de la Société historique du Madawaska, vol. XV, nos 1-2, janvier-juin 1987, p. 2-71.
Lang, Nicole, « De l'entreprise familiale à la compagnie moderne : la Fraser Companies Limited de 1918 à 1974 », Acadiensis, vol. XXV, no 2, printemps 1996, p. 42-61.
Lang, Nicole, « Les conséquences des changements administratifs et technologiques sur l'organisation du travail à l'usine Fraser d'Edmundston au Nouveau-Brunswick, 1947-1974 », Labour / Le Travail, vol. 43, printemps 1999, p. 121-146.
Lang, Nicole, « Le conflit de la frontière internationale au Madawaska », Les Cahiers du GERHICO, no 2, 2001, p. 133-144.
Lavoie Bélanger, Fernande, Ma vie, c'est la forêt, Moncton, Éditions de la Francophonie, 2005, 224 p.