Jeux de l’Acadie et développement de la communauté acadienne
par Allain, Greg
L'année 1979 a été marquante en Acadie : en plus de célébrer le 375e anniversaire de sa fondation, on a vu naître et s'instaurer de façon permanente le fameux Tintamarre du 15 août ainsi que deux grands réseaux sociaux : le Conseil économique acadien - qui deviendra le Conseil économique du Nouveau-Brunswick - et les Jeux de l'Acadie. Ces derniers représentent « la manifestation populaire annuelle la plus courue et l'une des grandes réalisations de l'Acadie moderne », comme l'écrivait déjà Daniel O'Carroll en 1993. En effet, les Jeux représentent une formidable occasion d'apprentissage et de dépassement pour tous les Acadiens, jeunes et adultes : ces Jeux ont beaucoup contribué au développement de l'Acadie contemporaine, riche de talents et d'accomplissements.
Un rôle phare pour la culture acadienne contemporaine
Par leur rôle inspirateur auprès des jeunes, tant au plan sportif qu'identitaire et culturel, par leur belle continuité et leur développement ininterrompu, par la contribution majeure qu'ils apportent à la capacité organisationnelle et à la fierté collective de la société acadienne, les Jeux de l'Acadie constituent une figure emblématique de la vitalité de la société acadienne actuelle et un organisme modèle pour les minorités francophones de tout le Canada.
Genèse : le contexte de la création des Jeux
Les Jeux de l'Acadie ont été créés en 1979. Dans la foulée des grandes réformes du Gouvernement Robichaud au cours des années 1960, la décennie qui suivit a donné lieu à une véritable renaissance acadienne, que ce soit dans le domaine des arts et de la culture, des premiers réseaux sociaux ou encore au plan de l'économie (NOTE 1). Le contexte immédiat qui présida à la mise sur pied des Jeux de l'Acadie est d'ordre historique : pour fêter le 375e anniversaire de l'Acadie, on voulait organiser un événement d'envergure. Or en 1978, un rapport charnière sur « Le sport dans les milieux francophones du Nouveau-Brunswick » publié par l'Institut de leadership du Département d'éducation physique de l'Université de Moncton, avait fait l'objet de discussions animées lors de deux colloques et de consultations régionales à travers toute la province. Deux conclusions se dégageaient de ce grand débat. D'une part, il fallait mettre sur pied des structures sportives régionales et rendre les structures provinciales accessibles aux francophones. D'autre part, on recommandait de créer des Jeux de l'Acadie, sur le modèle des Jeux du Québec, existants depuis 1970. Quand vint le temps de choisir une grande manifestation pour souligner le 375e de la fondation de l'Acadie, on décida donc de tenir des Jeux d'Acadie (NOTE 2) pour la première fois.
Les débuts, les structures, la participation
Les premiers Jeux ont eu lieu à l'Université de Moncton, seul endroit disposant des installations sportives nécessaires à l'époque. On choisit alors de cibler les jeunes élèves de 12 à 15 ans, un groupe d'âge « négligé » dans les structures sportives des écoles, car ils n'avaient pas accès à des compétitions interscolaires. Les premiers Jeux ont remporté un franc succès : 327 jeunes y ont participé dans six disciplines différentes (NOTE 3), accompagnés d'une soixante d'entraîneurs et de chefs de mission. Devant cette grande réussite, on décida d'en faire une activité annuelle, et d'inclure, dès l'année suivante, les jeunes Acadiens de l'Île-du-Prince-Édouard et de la Nouvelle-Écosse, pour en faire la seule organisation (avec la Société nationale de l'Acadie) à regrouper les Acadiens des trois provinces Maritimes (NOTE 4).
Très tôt, on a eu le souci d'institutionnaliser l'activité et de l'asseoir sur des bases solides : dès 1981, on incorporait la Société des Jeux de l'Acadie et on ouvrait un bureau permanent à Petit-Rocher, dans le Nord-Est du Nouveau-Brunswick. Huit ans plus tard, on créait le programme de formation au leadership appelé Académie jeunesse. Puis, en 1990, on mettait sur pied la Fondation des Jeux de l'Acadie pour épauler le volet financement.
Depuis 1982 (les Jeux de 1981 ayant été exceptionnellement annulés à cause d'une grève du zèle des enseignants dans les écoles du Nouveau-Brunswick), les Jeux se déroulent en deux temps : il y a d'abord les Jeux régionaux, où les jeunes de chacune des régions compétitionnent pour déterminer la meilleure équipe dans chaque discipline, et l'ensemble de celles-ci forment la délégation officielle de la région. Par la suite, la Finale, mettant en présence toutes les délégations régionales, se déroule dans une localité sélectionnée un an à l'avance (ou parfois au sein d'un groupe de petites localités voisines ayant décidé d'accueillir ensemble la Finale des Jeux). Par ailleurs, si les deux premières Finales se sont tenues à Moncton, on décida à compter de 1982 de les décentraliser au profit des différentes régions, et ce en alternance. En date du mois d'octobre 2010, 13 des 31 Finales ont eu lieu dans diverses localités du Nord-Est du Nouveau-Brunswick, 10 dans le Sud-Est, 2 dans le Nord-Ouest, deux à Saint-Jean et une à Fredericton (deux villes du Sud-Ouest de la province), alors que l'Île-du-Prince-Édouard accueillait les Jeux deux fois et la Nouvelle-Écosse, une fois.
Les chiffres sur la participation
des jeunes aux Jeux sont très révélateurs du succès de l'activité. Après une
progression rapide au cours des premières éditions, depuis le milieu des années
1980, entre 3000 et 4000 jeunes athlètes participent annuellement aux Jeux
régionaux, alors qu'environ 1000 d'entre eux prennent part à la Finale. Quel bilan peut-on tracer après la 31e
Finale tenue en juin 2010? Près de
30 000 athlètes se sont fait valoir lors des différentes Finales depuis
les débuts des Jeux en 1979, et plus de 100 000 jeunes ont pris part aux
Jeux régionaux. Que voilà des chiffres impressionnants, compte tenu du bassin
somme toute assez restreint de francophones au Canada Atlantique (soit un peu
plus de 275 000 francophones selon le recensement de 2006). (NOTE 5).
Des retombées économiques, sociales et culturelles
Comment mesurer les multiples retombées des Jeux? Il faut dire que celles-ci se situent à divers paliers. D'abord, pour la communauté hôtesse de la Finale, il y a l'acquisition de nouvelles installations sportives, comme une piste d'athlétisme, ou l'amélioration d'installations existantes généralement rattachées à des écoles. Une fois la Finale terminée, ces infrastructures demeurent et sont disponibles pour l'école et la communauté (NOTE 6).
Il y a également l'impact économique dans la communauté où se déroule la Finale. Des estimés périodiques permettent d'en mesurer l'ampleur croissante : lors de la 7e Finale à Lamèque, en 1986, on avançait le chiffre de 640 000 $. En 1992, à Grand-Sault, la Finale aurait entraîné des retombées d'un million de dollars, somme qui atteignait $1,6 millions à Dieppe en 2002, pour dépasser le cap des $2 millions à Beresford en juin 2005 (NOTE 7).
Mais le principal bénéfice des Jeux est d'avoir fourni à ces milliers de jeunes, de toutes les régions de l'Acadie, l'occasion de se rencontrer et de participer en français à une grande compétition sportive! À ce titre, il convient de citer la Vision qui anime les Jeux : « Par la pratique du sport, participer au développement d'une jeunesse acadienne et francophone de l'Atlantique qui soit forte, solidaire, épanouie et fière de sa langue et de sa culture acadienne (NOTE 8). »
C'est que le mandat des Jeux comporte deux volets : les compétitions sportives, d'une part, et la langue et la culture française, de l'autre. La clôture de la Finale annuelle comprend un spectacle mettant en scène des artistes et des groupes musicaux acadiens, animé conjointement par des jeunes et des présentateurs de Radio-Canada qui le diffuse en Atlantique depuis 1979 et, depuis 1991, sur le réseau national. Par ailleurs, tout le déroulement des Jeux, au plan régional comme lors de la Finale, se fait complètement en français.
Lorsque la Finale des Jeux se tient dans une ville où les francophones sont très minoritaires et doivent constamment se battre pour être reconnus par les anglophones, cet événement leur fournit une grande visibilité et contribue à les faire connaître et apprécier par la majorité anglophone, en plus d'engendrer une grande fierté chez ces francophones minoritaires qui relèvent à cette occasion un important défi organisationnel. Ces impacts furent visibles lors de la 17e Finale tenue à Saint-Jean en 1996, et de nouveau en 2010, ainsi qu'à Fredericton où la 21e Finale a eu lieu en 2000 (NOTE 9).
Fierté et implication communautaire
Il en découle une grande fierté chez les jeunes participants aux Jeux de l'Acadie. Fierté d'avoir pris part aux compétitions sportives de ce grand événement annuel, que divers sondages ont amplement confirmé, d'autant plus que d'anciens participants aux Jeux de l'Acadie ont ensuite performé aux Jeux de la francophonie, aux Jeux du Canada, et même aux Jeux Olympiques (NOTE 10). Chose certaine, l'un des grands objectifs de départ des Jeux semble clairement atteint, à savoir d'améliorer les habiletés sportives des jeunes Acadiens et de développer le sport francophone en Acadie. Dès 1987, un sondage réalisé auprès de 111 professeurs d'éducation physique francophones des provinces Maritimes (sur un total de 132) révélait que 84% d'entre eux avaient constaté de meilleures habiletés sportives parmi les participants aux Jeux.
La fierté ressentie par les jeunes athlètes est évidemment partagée par les parents et les familles, les amis, ainsi que par les communautés d'origine et d'accueil. Car toute la préparation des Jeux pendant un an et plus, puis leur tenue comme telle, créent une atmosphère fébrile dans les communautés où se tiennent les Jeux régionaux, et plus encore dans la communauté désignée comme hôtesse de la Finale. Pour les villages et les petits centres urbains, l'arrivée de plus de 1000 athlètes participant à la Finale, accompagnés de plusieurs parents, membres de leur famille et amis, sans compter les quelque 1 500 bénévoles impliqués dans l'organisation, les journalistes et les mordus du sport, c'est tout un événement! De plus, la Finale rallie souvent les forces vives des alentours : ce fut le cas quand deux villes jumelles - historiquement rivales! -, Tracadie et Sheila, présentèrent ensemble l'événement en 1982. Les 8e Jeux, à Memramcook, regroupèrent les huit « villages » de la Vallée de Memramcook et les amenèrent à travailler ensemble.
Bien sûr, rien du tout ceci ne serait possible sans l'apport de milliers de bénévoles qui s'impliquent chaque année dans l'organisation de l'événement : « on estime que plus de 600 000 heures de bénévolat sont consacrées annuellement aux Jeux de l'Acadie. L'engagement bénévole est donc la clé du succès qu'ont connu les Jeux de l'Acadie depuis leurs débuts en 1979 » (NOTE 11).
Et ce bénévolat est incroyablement varié, allant des entraîneurs préparant pendant de longs mois les jeunes athlètes en vue des compétitions, jusqu'aux membres des comités organisateurs des Jeux régionaux et de la Finale, en passant par les responsables de la programmation, des communications et des finances, sans oublier les équipes spécialisées chargées de la logistique, du transport, du logement, de l'alimentation, etc., pendant la tenue des Jeux comme telle (NOTE 12).
Former la relève
Une autre retombée significative des Jeux est la création d'un leadership, et ce à deux niveaux. De leur côté, les adultes contribuant comme bénévoles aux Jeux acquièrent un savoir-faire, des habiletés organisationnelles et de gestion qui leur servent ensuite, que ce soit au plan sportif (plusieurs deviendront responsables de secteur ou même chefs de mission lors de compétitions sportives canadiennes ou internationales, incluant les Jeux Olympiques), ou dans d'autres sphères d'activités.
Par ailleurs, le développement du leadership chez les jeunes a également constitué une priorité pour les responsables des Jeux. En 1989, on mettait sur pied un programme de formation au leadership appelé Académie Jeunesse pour les anciens participants aux Jeux âgés de 15 à 20 ans. Des ateliers en région touchent d'abord entre 80 et 200 jeunes à chaque année; par la suite, trois délégués de chacune des neuf régions sont invités à participer à une rencontre annuelle de cinq jours. Ce sont au total près de 3 500 jeunes qui ont déjà participé à l'activité régionale, et plus de 600 au niveau provincial.
L'objectif premier de cette structure est de former une relève pour la Société des Jeux de l'Acadie. Mais ce faisant, l'Académie Jeunesse développe aussi des habiletés de leadership qui permettent par la suite aux jeunes d'exercer des responsabilités dans une variété d'autres contextes, ce qui ne peut que renforcer la société acadienne.
Nous touchons donc ici aux retombées plus globales des Jeux au sein de l'Acadie tout entière. Sans parler de la participation grandement améliorée des Acadiens aux organisations sportives provinciales (NOTE 13), plusieurs des jeunes ayant participé aux Jeux, et ceux étant passés par l'Académie, occupent aujourd'hui des postes de commande à divers échelons de la société acadienne. En fait, le succès éclatant des Jeux n'a pu qu'accroître ce que le sociologue Raymond Breton appelle la complétude institutionnelle et la capacité organisationnelle de l'Acadie, deux fondements clés des sociétés minoritaires manifestant et renforçant à la fois la vitalité sociolinguistique de celles-ci.
Comme en témoigne un analyste québécois : « Les Jeux de l'Acadie constituent un véhicule d'affirmation nationale de première importance en permettant aux communautés acadiennes d'accroître leur visibilité d'une manière non équivoque. […] En accroissant sa visibilité, une minorité cherche à obtenir, sinon l'approbation de la majorité, du moins une reconnaissance de sa part, c'est-à-dire le droit d'exister et de se développer sans être inquiétée. Or, le fait pour une minorité d'obtenir de la visibilité constitue en soi l'indice d'un changement, qui prouve qu'elle détient réellement un pouvoir d'agir, de l'empowerment (NOTE 14). »
Un modèle d'initiative dynamique
Après plus de 30 ans maintenant, les Jeux de l'Acadie se sont établis comme un événement phare pour la jeunesse acadienne et pour la société acadienne dans son ensemble, dont ils constituent un des réseaux sociaux les plus dynamiques. Cet organisme n'a d'ailleurs aucune difficulté à obtenir des commandites et à établir des partenariats : il est donc beaucoup moins dépendant des subventions gouvernementales que beaucoup d'autres organisations de la société civile. Ce degré élevé d'autofinancement augure fort bien pour l'avenir. En définitive, une société minoritaire, n'ayant pas d'État pour assurer sa régulation, doit compter davantage sur sa société civile et sur ses réseaux, c'est-à-dire sur ces vecteurs essentiels de sa vitalité communautaire, pour se structurer (NOTE 15). Cette approche semble gagnante : après tout, les Jeux d'Acadie ont « fait des petits », en inspirant la création des Jeux Franco-Albertains en 1992, et deux ans plus tard, des Jeux Franco-Ontariens (NOTE 16)!
Greg Allain
Professeur titulaire
Département de sociologie,
Université de Moncton
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Ailleurs sur le web
- Société des Jeux de l'Acadie
- Galerie de photos des Jeux de l'Acadie, site de l'Université de Moncton
Notes
1. Voir Herménégilde Chiasson, « Moncton et la renaissance culturelle acadienne », Francophonies d'Amérique, no 16, automne 2003, p. 79-84; Greg Allain, « Fragmentation ou vitalité? Regard sociologique sur l'Acadie actuelle et ses réseaux associatifs », dans Simon Langlois et Jocelyn Létourneau (dir.), Aspects de la nouvelle francophonie canadienne, Québec, Presses de l'Université Laval, 2004, p. 231-254; et id., « La “nouvelle capitale acadienne”? Les entrepreneurs acadiens et la croissance récente du Grand Moncton », Francophonies d'Amérique, no 19 (numéro spécial sur le 400e anniversaire de l'Acadie), printemps 2005, p. 19-43.
2. C'est un fonctionnaire en place à Campbellton, Jean-Luc Bélanger, qui fut le premier à proposer l'idée des Jeux de l'Acadie dans ce contexte. Il avait été l'instigateur des Jeux régionaux du Restigouche, qui avaient lieu chaque été depuis 1973 dans ce comté, modelés sur les Jeux de l'Est du Québec (Jules Lamarre, « Les Jeux de l'Acadie et le Québec », dans Fernand Harvey et Gérard Beaulieu (dir.), Les relations entre le Québec et l'Acadie, 1880-2000 : de la tradition à la modernité, Québec, Éditions de l'IQRC; Moncton, Éditions d'Acadie, 2000, p. 277-295).
3. En 2010, les Jeux de l'Acadie comportent dix disciplines : athlétisme, badminton, basketball, mini-handball, soccer (masculin et féminin), softball, tennis, volleyball (masculin et féminin). De plus, à partir de 1985, on présente aussi, presque à chaque année, une autre discipline à titre démonstratif, comme la gymnastique artistique, la nage synchronisée, le vélo de montagne, le volleyball de plage, etc.
4. En 2008, après avoir eu le statut de délégation invitée pendant plusieurs années, la délégation des francophones de Terre-Neuve-et-Labrador devenait la 9e membre permanente des Jeux de l'Acadie, qui regroupent maintenant les Acadiens des quatre provinces de l'Atlantique. Les huit autres délégations représentent les six régions du Nouveau-Brunswick (Chaleur, Kent, Madawaska, Péninsule, Restigouche, Sud-Est) et les deux provinces de la Nouvelle-Écosse et de l'Île-du-Prince-Édouard. D'autres délégations invitées au cours des années incluent la France (à quatre reprises), les États-Unis (deux fois : l'État voisin du Maine et la ville de Carencro, en Louisiane), l'Ouest canadien, les Territoires du Nord-Ouest, Orléans en Ontario, le Québec dans son ensemble et les îles de la Madeleine.
5. Selon le critère de la langue maternelle. D'après le recensement du Canada de 2006, il y avait 235 205 francophones au Nouveau-Brunswick, soit 32,7 % de la population de cette province; en Nouvelle-Écosse, on en comptait 33 590 (3,7 %) et à l'Île-du-Prince-Édouard, 5 590 (4,2 %). La dernière province à s'être jointe aux autres délégations officielles, Terre-Neuve-et-Labrador, compte pour sa part 2 035 francophones (0,4 % de la population).
6. Faute d'espace, nous ne pouvons reproduire ici toutes les sources originales, qu'on retrouvera au complet dans notre texte-synthèse : Greg Allain, « Genèse, structure et bilan d'une manifestation sportive et identitaire pour la jeunesse acadienne : les Jeux de l'Acadie dans les provinces maritimes du Canada », dans Jean-Pierre Augustin et Christine Dallaire (dir.), Jeux, sports et francophonie : l'exemple du Canada, Pessac (France), Maison des sciences de l'homme d'Aquitaine, 2007, p. 95-137.
8. Société des Jeux de l'Acadie, « Vision », Information [en ligne], http://www.jeuxdelacadie.org/General/vision.html, consulté le 1er octobre 2010.
9. Greg Allain, « Les conditions de la vitalité socioculturelle chez les minorités francophones en milieu urbain : deux cas en Acadie du Nouveau-Brunswick »,Francophonies d'Amérique, no 20, automne 2005, p. 133-146.
10. Comme le coureur Joël Bourgeois, qui a participé aux Jeux olympiques d'Atlanta et de Sydney, ou la volleyeuse Brigitte Soucy, qui était sur les rangs à Atlanta, ou encore la gymnaste Lise Gautreau, présente aux Jeux de Séoul. Par ailleurs, le savoir-faire de l'équipe des Jeux lui a permis de contribuer utilement à l'organisation des premiers Jeux francophones du Canada, à Memramcook en août 1999, et à celle des Jeux francophones internationaux, en janvier 2001, dans la région de la capitale nationale.
11. « Pour calculer le nombre d'heures de bénévolat annuel, il faut considérer les 1 200 bénévoles des Comités organisateurs des Finales, les 400 des huit Comités régionaux, les 1 600 des Comités organisateurs des huit Jeux régionaux, ceux et celles des Comités permanents et ad hoc de la Société des Jeux de l'Acadie ainsi que ceux et celles œuvrant à sa gestion régulière des opérations » (Historique de la Société des Jeux de l'Acadie [en ligne], novembre 2006, p. 6,http://www.jeuxdelacadie.org/2011/docs/historique_sja.pdf).
12. La vidéo promotionnelle des Jeux souligne l'importance du bénévolat : « Les Jeux de l'Acadie, ce sont aussi les 3 000 bénévoles, gens de tous âges et de toutes professions qui se donnent la main pour être présents auprès de ces jeunes qui vivent intensément leur présent et cherchent à repousser les frontières de leur potentiel. Les Jeux de l'Acadie, ce sont toutes ces personnes bénévoles qui, patiemment, pendant de longs mois, assurent l'entraînement des athlètes, leur fournissent les techniques de base propres aux différentes disciplines sportives et les invitent à faire preuve de ténacité et d'exigence envers eux-mêmes. Les Jeux de l'Acadie, ce sont ces milliers de bénévoles qui, tous les ans, dans huit régions acadiennes des Maritimes, assurent la planification et l'organisation des Jeux régionaux. Ce sont aussi d'autres bénévoles qui, pendant plus d'un an, préparent la Finale des Jeux de l'Acadie. L'arrivée de la flamme annonce le début de trois jours de compétition et le résultat de la contribution de milliers d'Acadiennes et d'Acadiens. Une véritable armée de bénévoles offrent leurs expertises gracieusement pour permettre la tenue d'une activité sportive, sociale et culturelle » (extrait de la vidéo promotionnelle des Jeux de l'Acadie).
13. Participation qui figurait parmi les objectifs des concepteurs des Jeux. Par exemple, avant la création des Jeux, en 1975-1976, le Bureau de direction de Sports Nouveau-Brunswick, l'organisme provincial regroupant 36 associations sportives, ne comprenait aucun Acadien... En 2005, ceux-ci occupaient 50 % des sièges, dont celui de président et de vice-président (Greg Allain, « Genèse, structure et bilan d'une manifestation sportive et identitaire pour la jeunesse acadienne », p. 128-129)!
14. Jules Lamarre, loc. cit., p. 282.
15. Anne Gilbert et Marie Lefebvre, « Un espace sous tension : nouvel enjeu de la vitalité communautaire de la francophonie canadienne », dans Joseph Yvon Thériault, Anne Gilbert et Linda Cardinal (dir.), L'espace francophone en milieu minoritaire au Canada : nouveaux enjeux, nouvelles mobilisations, Montréal, Fides, 2008, p. 27-72.
16. Une analyste souligne cependant les différences entre ces trois moutures des Jeux : ceux de l'Alberta sont forcément plus modestes, étant donné le contexte démographique et sociopolitique de cette province. Quant aux Jeux de l'Ontario, la dimension sportive n'occupe pas une place aussi centrale qu'aux Jeux de l'Acadie, puisqu'elle ne représente qu'un des six volets d'un grand « festival jeunesse »; la section Sport et athlétisme n'en constitue pas moins l'activité la plus populaire (Christine Dallaire, « Les festivals sportifs et la reproduction des communautés minoritaires : une analyse comparative des Jeux francophones au Canada », dans Jean-Pierre Augustin et Christine Dallaire (dir.), Jeux, sports et francophonie, p. 164).
Bibliographie
Allain, Greg, « Fragmentation ou vitalité? Regard sociologique sur l'Acadie actuelle et ses réseaux associatifs », dans Simon Langlois et Jocelyn Létourneau (dir.),Aspects de la nouvelle francophonie canadienne, Québec, Presses de l'Université Laval, 2004, p. 231-254.
Allain, Greg, « La “nouvelle capitale acadienne”? Les entrepreneurs acadiens et la croissance récente du Grand Moncton », Francophonies d'Amérique, no 19 (numéro spécial sur le 400e anniversaire de l'Acadie), printemps 2005, p. 19-43.
Allain, Greg, « Les conditions de la vitalité socioculturelle chez les minorités francophones en milieu urbain : deux cas en Acadie du Nouveau-Brunswick »,Francophonies d'Amérique, no 20, automne 2005, p. 133-146.
Allain, Greg, « Genèse, structure et bilan d'une manifestation sportive et identitaire pour la jeunesse acadienne : les Jeux de l'Acadie dans les provinces maritimes du Canada », dans Jean-Pierre Augustin et Christine Dallaire (dir.), Jeux, sports et francophonie : l'exemple du Canada, Pessac (France), Maison des sciences de l'homme d'Aquitaine, 2007, p. 95-137.
Chiasson, Herménégilde, « Moncton et la renaissance culturelle acadienne », Francophonies d'Amérique, no 16, automne 2003, p. 79-84.
Dallaire, Christine, « Les festivals sportifs et la reproduction des communautés minoritaires : une analyse comparative des Jeux francophones au Canada », dans Jean-Pierre Augustin et Christine Dallaire (dir.), Jeux, sports et francophonie : l'exemple du Canada, Pessac (France), Maison des sciences de l'homme d'Aquitaine, 2007, p. 139-172.
Gilbert, Anne, et Marie Lefebvre, « Un espace sous tension : nouvel enjeu de la vitalité communautaire de la francophonie canadienne », dans Joseph Yvon Thériault, Anne Gilbert et Linda Cardinal (dir.), L'espace francophone en milieu minoritaire au Canada : nouveaux enjeux, nouvelles mobilisations, Montréal, Fides, 2008, p. 27-72.
Lamarre, Jules, « Les Jeux de l'Acadie et le Québec », dans Fernand Harvey et Gérard Beaulieu (dir.), Les relations entre le Québec et l'Acadie, 1880-2000 : de la tradition à la modernité, Québec, Éditions de l'IQRC; Moncton, Éditions d'Acadie, 2000, p. 277-295.
O'Carroll, Daniel, « Les activités sportives en Acadie », dans Jean Daigle (dir.), L'Acadie des Maritimes : études thématiques des débuts à nos jours, Moncton, Chaire d'études acadiennes, Université de Moncton, 1993, p. 587-600.
Thériault, Joseph Yvon, « Le moment Robichaud et la politique en Acadie », dans L'ère Louis J. Robichaud, 1960-1970 : actes du colloque (Bouctouche, 8-9 septembre 1999), Moncton, Institut canadien de recherche sur le développement régional, 2001, p. 39-54.
Young, Robert A., « Le programme Chances égales pour tous : une vue d'ensemble », dans L'ère Louis J. Robichaud, 1960-1970 : actes du colloque (Bouctouche, 8-9 septembre 1999), Moncton, Institut canadien de recherche sur le développement régional, 2001, p. 23-37.
Document audio-visuel
Jeux de l'Acadie : plus que des Jeux, documentaire de Chris LeBlanc, Tracadie-Sheila (N.-B.), Cojak Productions, 2008.