Université de Moncton
par Pilote, Annie et Ratel, Jean-Luc
Avec plus de 180 programmes d’études et trois campus régionaux, l’Université de Moncton, au Nouveau-Brunswick, est la plus importante institution universitaire canadienne de langue française hors Québec. Fondé en 1963, cet établissement est au cœur du patrimoine acadien et francophone de cette province. Depuis sa création, plus de 45 000 diplômés y ont été formés, ce qui participe activement à la vitalité de la communauté et à son développement. Son mandat éducatif se doublant d’une vocation culturelle, l’Université de Moncton et ses nombreux organismes affiliés contribuent intensément à la promotion de l’histoire, du patrimoine, des arts et des savoirs sur l’Acadie, favorisant ainsi sa vitalité et son rayonnement dans la francophonie.
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L’émergence de l’enseignement universitaire en français au
Nouveau-Brunswick
Le projet d’implanter une université de langue française au Nouveau-Brunswick remonte au début du XIXe siècle et sa réalisation ne se fera pas sans difficulté. C’est en 1864, avec la mise sur pied du Collège Saint-Joseph de Memramcook, que débute véritablement l’enseignement supérieur francophone au Nouveau-Brunswick. Cet établissement a été fondé en partie grâce à l’engagement du père Camille Lefebvre de la congrégation des Frères de Sainte-Croix. Par ses initiatives, ce Québécois d’origine a contribué au développement d’institutions d’enseignement postsecondaire pour les catholiques des Maritimes. En offrant une formation universitaire en médecine, en droit et en enseignement, ces institutions favorisent le développement de professionnels acadiens qui pourront œuvrer dans leurs communautés (NOTE 1).
Le Collège Saint-Joseph de Memramcook constitue la première institution universitaire de langue française qui a su s’implanter et se développer avec succès dans la province. À cet égard, sa charte provinciale lui permet de décerner des diplômes universitaires dès 1868 (NOTE 2). Cet événement sera un élément déclencheur dans l’Acadie du Nouveau-Brunswick, car d’autres établissements d’enseignement supérieur verront le jour par la suite dans les régions francophones de la province : le Collège Saint-Louis à Saint-Louis-de-Kent, en 1874 (fermé en 1882), le Collège Sacré-Cœur de Caraquet, en 1899 (reconstruit à Bathurst en 1921 à la suite d’un incendie), le Collège Saint-Louis à Edmundston, en 1946, et le Collège Maillet à Saint-Basile, en 1963. Ces deux derniers seront fusionnés en 1972 pour devenir le Collège Saint-Louis-Maillet.
L’Université de Moncton fut officiellement fondée en 1963 par l’unification de différents collèges classiques à la suite des recommandations de la Commission royale d’enquête sur l’enseignement supérieur au Nouveau-Brunswick. Le rapport, déposé en 1962, a non seulement démontré la nécessité de corriger une situation historique de sous-financement des collèges universitaires francophones – par rapport à des institutions comme la University of New Brunswick (UNB) – mais il a aussi reconnu le principe de la création d’une véritable université de langue française dans cette province qui compte une proportion suffisamment importante de francophones (NOTE 3). En outre, le comité recommandait de concentrer les efforts au sein d’une nouvelle institution qui deviendrait « le centre de l’enseignement professionnel, spécialisé et avancé en langue française » (NOTE 4). Cette volonté se concrétisera par la création de l’Université de Moncton. Compte tenu de la difficulté d’offrir à la population acadienne, largement rurale, une formation universitaire riche et variée en français, l’Université de Moncton adoptera un modèle décentralisé en trois campus régionaux situés à Moncton, Shippagan et Edmundston.
L’enseignement universitaire : un outil de développement culturel
La fondation de l’Université se situe dans le contexte de la prise de conscience identitaire acadienne : cet investissement dans la sphère éducative s’inscrit en effet dans le désir de la communauté acadienne de prendre le contrôle de ses institutions et, plus largement, de son développement socioéconomique. À travers la multiplication des écoles primaires et secondaires puis leur prise en charge, l’élite clérico-professionnelle cherchait à assurer la reproduction de l’identité acadienne (NOTE 5). La création d’une université francophone constituait donc le prolongement de cette intention de « faire société » en s’appuyant sur un système d’enseignement se faisant porteur d’une identité acadienne alors caractérisée par la foi catholique et la langue française (NOTE 6).
L’enseignement universitaire en français visait donc la formation d’une nouvelle génération d’Acadiens plus instruite et mieux positionnée pour assurer le développement social, culturel et économique d’une communauté jusque-là plutôt repliée sur elle-même. On peut donc voir l’Université à la fois comme le résultat d’un processus de modernisation qui s’enclencha en Acadie du Nouveau-Brunswick à partir des années 1960, et un acteur de premier plan de cette mouvance. Après des décennies d’enseignement postsecondaire consacré principalement à la formation d’une élite acadienne active dans les professions libérales, cette nouvelle institution d’enseignement supérieur se trouve à proposer des horizons professionnels plus vastes. Elle pourra du même coup contribuer à la redéfinition identitaire de la jeunesse acadienne en offrant aux étudiants des ressources culturelles et un espace de mobilisation collective (NOTE 7).
Le Nouveau-Brunswick vivait en effet une importante modernisation, dans la foulée du « Chances égales pour tous » proposé par le gouvernement libéral de Louis J. Robichaud. Par ses promesses de justice et d’égalité, ce programme a suscité de nouvelles attentes chez la jeunesse acadienne, comme l’a mis en évidence Herménégilde Chiasson dans son film Robichaud, réalisé en 1986. L’Université sera d’ailleurs le lieu d’une importante mobilisation de la jeunesse acadienne en 1968, alors que les étudiants – rassemblés autour d’une idéologie libérale en rupture avec le nationalisme traditionnel – se soulèvent contre la hausse des droits de scolarité. Ce mouvement débordera rapidement la cause étudiante pour épouser celle des francophones. Devant le refus de la municipalité de Moncton d’offrir des services bilingues, 2 000 personnes défileront dans les rues, au grand dam du maire Jones – devenu la représentation symbolique du mépris ressenti par les francophones de toute la province. Ces étudiants devinrent ainsi les porte-parole d’une identité acadienne moderne, sécularisée et principalement fondée sur l’appartenance linguistique (NOTE 8).
Vers de nouveaux défis
À son ouverture en 1963, l’Université comportait un seul édifice pour répondre aux besoins variés de l'institution, tant du point de vue de l'enseignement lui-même que pour les différents services. À l’exception de l’enseignement des arts, dispensé dans les différents collèges affiliés, toutes les activités se déroulaient donc au campus de Moncton. Au fil des ans, de nouvelles facultés seront créées et une reconfiguration de l’université viendra concrétiser en 1972 le caractère laïc de l'enseignement supérieur chez les francophones du Nouveau-Brunswick.Au cours des 10 premières années d’existence de l’établissement, l’accroissement des effectifs et du financement de l’État permettront une diversification de l’offre des programmes et des services. Malgré les pressions visant à augmenter la « productivité » et à favoriser un rapprochement accentué de la sphère économique (NOTE 9), qui marquent l’ensemble des établissements universitaires canadiens, l’Université conservera toujours la mission particulière propre à un établissement acadien de langue française en contexte minoritaire.
Si, dès la fin des années 1970, on privilégiera les disciplines appliquées et offrant de meilleures perspectives économiques (tant pour les diplômés que pour la collectivité), les études acadiennes feront toujours exception en demeurant une priorité au cœur du développement institutionnel. Cette particularité constitue en quelque sorte la « signature » de l’Université, encore bien présente aujourd’hui, comme en font foi l’Institut d’études acadiennes, l’Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques, le diplôme de deuxième cycle en études acadiennes ou le Musée acadien.
On ne peut donc comprendre le rôle de l’Université sans tenir compte de sa mission particulière à l’égard du statut minoritaire des francophones du Nouveau-Brunswick et des inégalités persistantes relativement à la fréquentation scolaire, plus particulièrement au niveau des études postsecondaires, entre les deux communautés linguistiques de la province. Ce faisant, malgré les difficultés rencontrées par les universités canadiennes au cours des dernières décennies et les inquiétudes qui transparaissent dans les écrits sur la question, l’institution universitaire se voit réaffirmée par rapport à son rôle clé dans le développement de la communauté acadienne. Depuis sa création, ce « principe légitime » ne sera jamais écarté et inscrira sans cesse la spécificité de l’Université en tant qu’institution au service des Acadiens et des francophones du Nouveau-Brunswick.
Une implication dans chacune des régions desservies
À la lecture des constats et recommandations du rapport final de la Commission sur l’enseignement postsecondaire au Nouveau-Brunswick déposé en 2007, il appert que l’idée de délaisser les deux campus régionaux (hors-Moncton) fut rapidement abandonnée. Les vives réactions des communautés concernées face à ce scénario illustrent le rôle non négligeable des campus de Shippagan et d’Edmundston, qui sont devenus partie intégrante de l’institution.
Au fil du temps, ces campus ont su développer leurs personnalités propres avec, par exemple, des programmes d’études et une expertise distinctes, soit la gestion intégrée des zones côtières pour le campus de Shippagan et la foresterie pour celui d’Edmundston. Symboles de la prise en compte des caractéristiques et des besoins propres au milieu où ces campus sont implantés, ces deux programmes restent en phase avec l’environnement immédiat de Shippagan (en bordure du golfe du Saint-Laurent) et d’Edmundston (où est concentrée l’industrie forestière de la province). Dans ce dernier cas, le programme de baccalauréat en gestion intégrée des zones côtières ne se trouve nulle part ailleurs au pays et met l’accent sur un développement durable des ressources côtières (tourbe, pêche, aquaculture, forêt et agriculture), ce qui répond à un besoin important pour les communautés de la région. Quant à la faculté de foresterie, les programmes de baccalauréat et de maîtrise en sciences forestières insistent sur les aspects environnementaux, biologiques, socioéconomiques et technologiques en lien avec cette industrie. On remarque aussi la présence d’une forêt expérimentale de 830 hectares en bordure d’Edmundston, utilisée dans la recherche et l’enseignement ainsi qu’à des fins éducatives et récréatives.
Le rôle exercé par l’Université dans les régions qu’elle dessert se concrétise aussi avec le Centre de documentation et d’études madawaskayennes, situé au campus d’Edmundston et qui existe depuis 1978, regroupant plus de 80 fonds d’archives privées et institutionnelles en lien avec la région du Madawaska. Au campus de Shippagan, on note aussi la mise sur pied du Centre international d’apprentissage du français qui offre à la fois des formations intensives et des stages pédagogiques.
Quant à Moncton même, plusieurs chaires, centres, instituts et groupes de recherche soulignent la particularité de la mission propre à l’Université et illustrent comment la réflexion des universitaires s’inscrit en continuité avec le développement de la société dans laquelle ils évoluent. C’est ainsi que la Chaire d’études acadiennes poursuit ses travaux autour du Moncton métropolitain, de l’œuvre d’Antonine Maillet ou encore des médias en Acadie. Ensuite, la Chaire de recherche McCain en ethnologie acadienne travaille par exemple à la mise en valeur des ressources culturelles franco-terreneuviennes et la publication d’œuvres fondamentales de la littérature acadienne. Notons également la Chaire des caisses populaires acadiennes en gestion des coopératives, qui soutient professeurs et étudiants œuvrant dans le domaine de la gestion coopérative, puis la Chaire de recherche du Canada en relations intergroupes qui travaille en étroite collaboration avec la société civile dans le but d’aider au développement de politiques publiques favorisant la santé et la prévention.
Pour sa part, l’Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques contribue, dans la seule province reconnaissant les deux langues officielles, à faire connaître les réalités propres aux minorités linguistiques partout au pays, en s’intéressant notamment aux arts, à la culture, à l’identité et à la diversité de même qu’à la vitalité de ces communautés. Quant à l’Institut d’études acadiennes, il cherche principalement à appuyer le développement de la recherche et de l’enseignement en études acadiennes à l’Université, mission que peut aussi revendiquer le Centre d’études acadiennes Anselme-Chiasson, qui offre au grand public la plus importante collection au monde d’archives et de documentation axées sur l’Acadie. Enfin, le Groupe de recherche sur les cultures en contact s’intéresse aux échanges interculturels, en particulier ceux qui sont propres aux petites collectivités et nations, et permet de réunir des chercheurs d’horizons différents dans une perspective multidisciplinaire.
En plus de ses activités d’enseignement et de recherche, le campus de Moncton dessert la communauté environnante par le biais de la Galerie d’art Louise et Reuben-Cohen. Depuis sa fondation par le père Clément Cormier en 1965, cette galerie a développé sa propre collection permanente d’œuvres d’arts et continue d’en acquérir tous les ans. Elle héberge également un centre de documentation en arts contemporains depuis le milieu des années 1980. De plus, le Musée acadien de l’Université de Moncton, fondé en 1886, reste le plus ancien musée consacré à l’Acadie. Disposant d’une collection de plus de 35 000 objets et photographies, il expose l’histoire acadienne sous différentes facettes dans une exposition permanente. D’autres expositions itinérantes prennent également place de façon temporaire dans une autre salle, comme ce fut par exemple le cas de celles portant sur le poème Évangéline, la musique acadienne ou encore le Grand Dérangement. En somme, ces deux services offerts à Moncton témoignent de la volonté de l’institution de mettre en valeur le patrimoine acadien et le rendre accessible.
Un catalyseur de forces vives
L’histoire de l'Université est encore toute récente, mais s'inscrit néanmoins dans la foulée du « réveil » acadien, qui a favorisé la prise en charge par la minorité francophone de ses institutions et une meilleure intégration de ses membres dans les différentes sphères d’activités de la société néo-brunswickoise. Bien que les défis auxquels elle fait face restent en bonne partie semblables à ceux des autres universités de même envergure, la spécificité de sa mission à l’égard de la francophonie dans les Maritimes restera toujours intimement liée à la conduite de ses activités d'enseignement, de recherche et de services à la collectivité.
Au-delà de ses frontières, elle a d’ailleurs conclu des ententes avec 20 différents pays dans le but de faciliter et d’accroître les échanges entre étudiants et chercheurs d’ici et d’ailleurs. Du Mexique à la Chine, en passant par la France ou le Maroc, cette ouverture sur le monde s’inscrit en continuité avec la participation des Acadiens du Nouveau-Brunswick au sein d’instances internationales telles que la Francophonie. Établissement initialement voué aux besoins de sa communauté immédiate, l’Université de Moncton poursuit donc toujours cette mission première, tout en mettant en valeur le patrimoine acadien du Nouveau-Brunswick à l’étranger et en l’enrichissant d’apports extérieurs.
Annie Pilote
Professeure agrégée, Université Laval
Jean-Luc Ratel
Candidat au doctorat, Université Laval
NOTES
1. Naomi E. S. Griffiths, « LEFEBVRE, CAMILLE », Dictionnaire biographique du Canada en ligne. University of Toronto / Université Laval, 2000. En ligne : http://www.biographi.ca
2. Clément Cormier, L'Université de Moncton – Historique, Centre d'études acadiennes, Moncton, 1975, p. 8.
5. Annie Pilote, « L’école : un lieu d’expression de la tension démocratique », in De Sève, M. et S. Langlois (dir.), Savoirs et responsabilités, Nota Bene, Québec, 1999, p.157-170 ; Greg Allain, Isabelle Mckee-Allain et Joseph Yvon Thériault, « La société acadienne: Lectures et conjonctures », dans Jean Daigle (dir.), L’Acadie des Maritimes, Chaire d’études acadiennes, Moncton, 1993, p. 341-384.
6. Louis Francisco Cimino, Ethnic Nationalism among the Acadians of New Brunswick : an Analysis of Ethnic Political Development, thèse de doctorat, Durham, Duke University, 1977, 270 p.
7. Allain, Mckee-Allain et Thériault, op. cit.
9. Mourad Ali-Khodja, « Réflexions sur la crise de l'institution universitaire et ses conséquences en milieu minoritaire: le cas de l'Université de Moncton en Acadie », Égalité, no 50, 2004, p. 51-72.
Bibliographie
Ali-Khodja, Mourad, « Réflexions sur la crise de l'institution universitaire et ses conséquences en milieu minoritaire: le cas de l'Université de Moncton en Acadie », Égalité, no 50, 2004, p. 51-72.
Allain, Greg, Isabelle Mckee-Allain et Joseph Yvon Thériault (1993), « La société acadienne: Lectures et conjonctures », in Jean Daigle (dir.), L’Acadie des Maritimes, Chaire d’études acadiennes, Moncton, p. 341-384.
Belliveau, Joël, Tradition, libéralisme et communautarisme durant les « Trente glorieuses » : Les étudiants de Moncton et l’entrée dans la modernité avancée des francophones du Nouveau-Brunswick, 1957-1969, thèse de doctorat inédite, Université de Montréal, 2008.
Cimino, Louis Francisco, Ethnic Nationalism among the Acadians of New Brunswick : an Analysis of Ethnic Political Development, thèse de doctorat, Durham, Duke University, 1977, 270 p.
Commission sur l'éducation postsecondaire au Nouveau-Brunswick, Avantage Nouveau-Brunswick : Une province cherche à accomplir sa destinée (Rapport final), Fredericton, septembre 2007, 63 p.
Cormier, Clément, L'Université de Moncton – Historique, Centre d'études acadiennes, Moncton, 1975, 404 p.
Deutsch, John, Rapport du Comité sur le financement de l'enseignement supérieur au Nouveau-Brunswick, Fredericton, 1967, 72 p.
Pilote, Annie, « L’école : un lieu d’expression de la tension démocratique », in De Sève, M. et S. Langlois (dir.), Savoirs et responsabilités, Nota Bene, Québec, 1999, p.157-170.
Thériault, Joseph Yvon, Faire société – Société civile et espaces francophones, Sudbury, Prise de parole, 2007, 384 p.
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