Louis Riel, l’inoubliable chef des Métis
par Combet, Denis et Toussaint, Ismène
Louis Riel, figure emblématique des Métis, est un personnage central mais controversé de l'histoire du Canada : héros et patriote pour les uns, traître et meurtrier pour les autres. Il a pris la tête de deux mouvements de résistance afin de s’opposer à la politique colonialiste de son temps, d’abord à la rivière Rouge (futur Manitoba) en 1869-1870, puis à Batoche (Saskatchewan) en 1885. Ce visionnaire, « prophète du Nouveau Monde » et père fondateur de la province du Manitoba (1870) a toujours soutenu la cause des Métis. Il a payé de sa vie, le 16 novembre 1885, son rêve d'établir une société autochtone et multiculturelle au sein de laquelle tous les Canadiens auraient vécu en bonne harmonie. Peu d’hommes publics de son temps sont encore aussi largement connus que lui.
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Figure emblématique des Métis
Louis Riel est probablement le Canadien sur lequel on a le plus écrit. On a élevé des monuments, nommé des rues, émis des timbres et créé des œuvres d’art à sa mémoire. Le musée de Saint-Boniface consacre une partie importante de son espace d’exposition à des objets ayant appartenu au plus célèbre des Métis. Les archives de Louis Riel, qui a beaucoup écrit, constituent également des fonds précieux aux Archives nationales du Canada et au Centre d’archives de Saint-Boniface. Peu après les cérémonies commémoratives du 125e anniversaire de sa pendaison, on a institué au Manitoba un nouveau congé férié, le Louis Riel Day, en l’honneur de celui qui est maintenant reconnue officiellement comme l’un des fondateurs de la Confédération canadienne. Indéniablement, Louis Riel est solidement enraciné dans la mémoire collective des Canadiens.
Louis Riel, patriote et fondateur de la province du Manitoba (1869-1870)
Louis Riel est né le 22 octobre 1844 à Saint-Boniface, petite ville de la colonie de la rivière Rouge devenu aujourd’hui un quartier de Winnipeg. Cette dernière est alors composée en majorité de Métis, descendants des pionniers blancs de la traite des fourrures et des Indiennes qui se sont unies à eux. Ces Métis se sont constitués en « nation » le 19 juin 1816 sous la bannière du Métis écossais Cuthbert Grant (1793-1854); les francophones étaient pour la plupart chasseurs de bisons, tandis que les anglophones s'adonnaient essentiellement à l'agriculture.
Louis Riel est l'aîné d'une famille de 11 enfants. Petit-fils de Jean-Baptiste Riel, voyageur originaire du Bas-Canada (futur Québec) et de la Métisse franco-chippeyenne Marguerite Boucher, du côté paternel, et de Jean-Baptiste Lagimodière, un autre voyageur originaire du Bas-Canada, et de Marie-Anne Gaboury, connue comme « la première pionnière blanche de l'Ouest », Louis Riel est le fils de Jean-Louis Riel, commerçant de fourrures et meunier, et de Julie Lagimodière
En 1849, à l’âge de cinq ans, Riel est vivement impressionné par l'« Affaire Guillaume Sayer », ce marchand de fourrures métis qui est accusé de trafic illicite avec les Américains par la Compagnie de la Baie d'Hudson (CBH). Le 17 mai, jour du jugement, Jean-Louis Riel prend la tête d'une centaine de Métis en armes qui investissent le fort Garry, siège du tribunal, et parviennent à briser le monopole de la Compagnie de l baie d’Hudson et rétablir la liberté de commerce.
Plus tard, Mgr Alexandre Taché, évêque de la colonie de la rivière Rouge, frappé par la piété que Louis tient de sa mère, l'envoie dès ses 13 ans au collège des Sulpiciens de Montréal en vue d’en faire un prêtre. Riel y effectue de bonnes études mais n’est guère touché par la vocation. Perturbé par la mort de son père, qui survient en 1864, (Riel a alors 20 ans), il quitte le séminaire et travaille quelque temps comme clerc d'avocat.
De retour dans sa région natale en 1868, il se mêle très vite à l'agitation créée par l’accord intervenu entre la Couronne britannique et la Compagnie de la Baie d'Hudson, qui vient de céder au nouveau pays du Canada (créé en 1867) son immense territoire privé, le Rupert Land, qui couvre tout l’Ouest canadien actuel. À l'automne 1869, les premiers arpenteurs débarquent à la colonie de la rivière Rouge pour prendre possession des terres agricoles que les Métis ont reçues de la Compagnie en récompense de leurs services, terres qu'ils se transmettent de génération en génération sans titres de propriété écrits. L'objectif du gouvernement d'Ottawa est de construire une route reliant le Lac des Bois, situé à 200 kilomètres de la rivière Rouge, à la province de l'Ontario. Devenu le chef des Métis en raison de son instruction, Louis Riel, flanqué de 18 hommes, se rend à Pointe-des-Chênes le 10 octobre et pose le pied sur les premières chaînes d'arpentage afin de manifester son opposition. C'est le début de la résistance métisse.
Le 16 octobre, le Comité national des Métis nouvellement formé dresse un barrage à Saint-Norbert, sur la rivière Rouge, pour empêcher le lieutenant-gouverneur nommé par Ottawa de pénétrer dans la colonie. Le 2 novembre, une quarantaine de Métis s'emparent du fort Garry, puis, le 1er décembre, Riel prend arbitrairement possession du territoire au nom de la Couronne britannique et rédige une Déclaration des droits des habitants de la rivière Rouge le 29 janvier 1870. Douze jours plus tard, au terme de débats houleux entre Métis canadiens-français et Métis canadiens-anglais, un gouvernement provisoire est mis sur pied, présidé par Louis Riel, qui approche les 25 ans. L’objectif est de maintenir la paix dans la colonie jusqu'à l'établissement de la nouvelle administration canadienne, tout en négociant l'entrée du territoire dans le Canada. Sa légitimité ayant été reconnue par le Premier ministre John A. Macdonald, trois délégués prennent la route d'Ottawa les 23 et 24 mars suivants.
La Manitoba, province du Canada: des négociations à l'exécution de Thomas Scott
Entre temps, le 18 février 1870, le gouvernement provisoire essuie une tentative de renversement, fomentée par le docteur John Christian Schulz, un Ontarien orangiste (anti-catholique). Ce dernier est fait prisonnier au fort Garry avec une quarantaine d'hommes de main. Parmi eux, la violence d’un fanatique irlandais de 28 ans, Thomas Scott, est telle qu'il est traduit en cour martiale. Malgré les demandes en grâce de Riel, Scott est condamné à mort le 4 mars. Cette exécution va soulever une immense colère dans l'opinion publique ontarienne.
Le 12 mai, les délégués du gouvernement provisoire obtiennent gain de cause à Ottawa et le Parlement vote la loi qui annexe la rivière Rouge à la Confédération sous le nom de « province du Manitoba », ou « le lieu où souffle l'Esprit » en langue crie. L'Acte du Manitoba, qui entre officiellement en vigueur le 15 juillet 1870, prévoit entre autres la reconnaissance du français et de l'anglais comme langues officielles et la séparation entre les écoles catholiques et les écoles protestantes.
La trahison du Canada, les années américaines
Cette entente ne sera pas respectée par le gouvernement canadien, notamment les promesses verbales faites aux délégués du gouvernement provisoire, à l’effet que les habitants de la rivière Rouge ayant participé au mouvement de revendication seraient amnistiés. En fait, le Premier ministre Macdonald, sensible à l'indignation de son électorat ontarien et pétri de préjugés raciaux, n'a jamais eu l'intention d'accorder cette amnistie. Sous couvert d'une mission de paix, il dépêche l'été suivant une expédition punitive conduite par le général britannique Garnett Wolseley, qui pénètre dans la colonie le 24 août et venge la mort de Scott en commettant les pires exactions. L'amnistie ne sera accordée que cinq ans plus tard par le successeur de Macdonald, le libéral Alexander Mackenzie – sauf à Riel qui sera banni du Canada pour cinq ans, et deux autres de ses compagnons.
De plus, les articles 31 et 32 préconisaient la distribution de 560 000 hectares de terres aux Métis – soit 97 par tête – et l’octroi de titres de propriété. Mais les mesures imposées par Ottawa excluent les chefs de famille et, à partir de 1874, le système de scrip (ou certificat de propriété), livrera les terres aux mains des spéculateurs. Décimés par la guerre, ruinés, submergés par l'arrivée de colons anglophones, les Métis se transforment dès lors en un peuple d'errants, qui se dissémine entre les plaines du Manitoba, le territoire de la Saskatchewan, le nord des États-Unis et les réserves indiennes des Prairies. Alors qu'ils constituaient 82 % de la population de la rivière Rouge en 1870, ils n'en formeront plus que 7,5 % en 1884.
Réfugié aux États-Unis, Riel poursuit son combat en prêtant main-forte aux Métis qui repoussent 35 Féniens (indépendantistes irlandais), déterminés à annexer le Manitoba aux États-Unis. Puis, le 9 mars 1872, Edward Blake, Premier ministre de l'Ontario, met sa tête à prix « pour le meurtre de Scott ». Désormais, l'existence de Riel sera que celle d'un fugitif. Même s’il sera élu trois fois député par acclamation dans le comté de Provencher, à Saint-Boniface, en 1874 et en 1875, il ne pourra jamais occuper son siège.
Encouragé par Mgr Ignace Bourget, l'évêque de Montréal, Riel rêve d'établir dans l'Ouest canadien une nation d'inspiration républicaine où s'épanouirait une nouvelle « race », fruit de l'union des Métis et des immigrants européens. Mais il échoue dans ses tentatives d'intéresser les hommes politiques – dont le président des États-Unis lui-même, Ulysses Grant – et les religieux à son projet.
En décembre 1875, Riel est saisi d'une crise mystique dans une église de Washington, lui révélant sa mission de chef spirituel des Métis. Souffrant de troubles nerveux, il est bientôt rapatrié chez un oncle au Bas-Canada, qui le fait interner à l'hôpital des lunatiques de Montréal, puis de Québec, où il demeurera jusqu'en 1878.
L’année suivante, il se rend dans le Montana pour promouvoir son projet de Confédération de Métis et d’Indiens des États-Unis et de l'Ouest canadien, un projet que rejette le célèbre chef indien Sitting Bull. Entre 1880-1883, Riel partage l’existence de chasseurs de bisons et exerce tous les métiers : éleveur, sous-traitant de peaux, interprète, shérif-adjoint, « travailleur social ». En 1881, Il se marie avec une jeune métisse, Marguerite Monet-Belhumeur, dont il aura deux enfants. En 1883, il devient instituteur à la Mission Saint-Pierre, dans le Montana.
Louis Riel, chef de la résistance et prophète du Nouveau monde (1884-1885)
Au mois de juin 1884, Louis Riel reçoit la visite de Gabriel Dumont qui a exercé les fonctions de président de la Nation Métisse de la Saskatchewan entre 1873 et 1878. Ce dernier veut ramener Riel dans sa région pour qu'il écrive une Déclaration des droits des habitants, car les Métis sont confrontés aux mêmes problèmes qu'il y a quinze ans à la rivière Rouge. Depuis plusieurs années, ils envoient sans résultat de multiples pétitions à Ottawa, où Macdonald a repris le pouvoir et cherche du financement pour construire le chemin de fer transcontinental Canadian Pacific, qui doit relier Montréal à Vancouver. Les Autochtones constituent un obstacle à son entreprise.
Riel accepte de suivre Dumont et revient avec sa famille en Saskatchewan, où il rédige une pétition réclamant des titres de propriété pour les fermiers métis, un meilleur traitement pour les Indiens, un gouvernement responsable, une représentation au Parlement et la constitution des districts en province. Sans succès. Le 15 février 1885, à la demande générale, Riel devient le chef officiel des Métis. Trois jours plus tard, sur la foi d'une rumeur erronée annonçant l'arrivée de 500 hommes de troupe, la situation dégénère : les magasins d'armes sont dévalisés, les lignes télégraphiques sont coupées et Dumont fait des prisonniers. Riel, de son côté, s'empare de la petite église de Batoche et annonce sa séparation de l'Église en se proclamant « prophète du Nouveau Monde ». Il crée l'Exovidat, un gouvernement provisoire d'inspiration religieuse destiné à rapprocher les Métis catholiques et protestants, dont il est le guide spirituel ou exovide – qui signifie « celui qui est sorti du troupeau » en latin. Le 21 février, les Métis anglophones se désolidarisent de son mouvement. Riel se tourne alors vers les Indiens qui meurent de faim dans les réserves, mais en dehors du chef cri Gros-Ours, peu le soutienne, préférant mener leur propre révolte.
Les combats du Lac aux Canards, de l'Anse aux Poissons et de Batoche
L'affrontement qui va opposer l'armée du général britannique Frederick
Middleton aux troupes du guérillero métis Gabriel Dumont, se déroule en quatre
phases :
1) Le 26 mars, la bataille du Lac aux Canards oppose les cavaliers de Dumont à
une escouade policière. Elle fait cinq morts du côté des Métis, douze du côté
des forces de l'ordre.
2) Le 24 avril, la colonne du général Middleton tombe dans une embuscade à
l'Anse aux Poissons. Grâce au génie stratégique de Dumont, une dizaine de Métis
dissimulés tiennent en échec 500 militaires.
3) Le 9 mai, les artilleurs de Dumont rendent inopérant le vapeur Northcote, grâce à un câble en acier
tendu entre les berges de la rivière Saskatchewan-Sud.
4) Du 9 au 12 mai, Dumont et une cinquantaine de Métis livrent une véritable
guerre de tranchées à Batoche. Ils auraient pu gagner s'ils avaient disposé
d'une réserve de munitions suffisante et si Riel avait laissé Dumont agir à sa
guise. Les soldats canadiens parviennent à pénétrer dans le village, font une
douzaine de victimes et au moins 73 blessés.
La pendaison de Riel à Régina et ses répercussions au Bas-Canada et dans l’Ouest
Quelques jours après la fin
des hostilités, Riel se rend au général Middleton. Traduit devant le tribunal
de Régina, il est condamné à la pendaison pour « haute trahison », au
terme d'un simulacre de procès qui comprend six irrégularités majeures :
- Riel a été jugé selon une loi britannique datant de 1351qui prévoyait dans
tous les cas la peine de mort, et non selon la loi canadienne de 1868, qui
l'aurait condamné à la détention à perpétuité «pour atteinte à la sûreté de
l'État».
- Choisi au sein du Conseil des Territoires du Nord-Ouest et non à la Cour
suprême du Canada, le juge Hugh Richardson était un juge anglophone
stipendiaire, c'est à dire révocable en tout temps par le fédéral, et peu au
fait de la question métisse.
- Les six jurés étaient tous anglophones.
- Il y avait absence de témoins et de documents, les papiers de Riel ayant été
saisis et déclarés propriétés de l'État.
- La recommandation de clémence des jurés n'a pas été retenue par le juge.
- Le médecin chargé d'examiner Riel n'a pu s'entretenir qu'une petite demi-heure
avec lui.
Le 16 novembre 1885, Louis Riel meurt courageusement sur l'échafaud, à l'âge de
41 ans. Il sera enterré le 12 décembre dans le cimetière de Saint-Boniface.
Au Bas-Canada, l'assassinat politique de Louis Riel entraîne une vague d'indignation sans précédent parmi la population qui se sent attaquée dans sa langue, sa culture et sa religion. Le 22 novembre, 50 000 personnes se rassemblent place du Champ-de-Mars, à Montréal, pour entendre le discours d'Honoré Mercier, futur premier ministre libéral du Québec : « Riel, notre frère est mort. » C’est à ce tournant dramatique de l’Histoire que les habitants de la province de Québec prennent davantage conscience de leur statut de « peuple distinct ».
La disparition de Riel aura également des répercussions irréparables sur
l'Ouest francophone, tout d'abord au niveau linguistique : en 1890, la loi
Greenway supprime l'article 22 de l'Acte du Manitoba qui garantissait la
séparation des écoles catholiques et protestantes, au profit d'un enseignement
laïc unique. Puis, en 1916, la loi Thornston abolit l'enseignement du français
dans les écoles. Il faudra attendre l'année 1970 pour que la langue de Molière
et de Riel soit de nouveau enseigné au même titre que l'anglais. De la même
manière, en 1890, l'article 23 de l'Acte du Manitoba, qui prévoyait l'usage des
deux langues dans les tribunaux, les textes de loi et les documents publics, est
aboli. Ce n’est qu’en 1980 que les lois unilingues anglaises seront reconnues
inconstitutionnelles.
Quant aux Métis, la population appauvrie, dispersée et persécutée n’a pas d'autre
choix que de s'assimiler à la population anglophone pour survivre.
Actuellement, sur 300 à 500 000 Métis répertoriés dans l'Ouest, seulement
20 à 24 % d'entre eux ont conservé leur français.
L'héritage de Louis Riel, les Métis et le Canada d'aujourd'hui
Bien qu'en 1992, la Chambre des Communes ait voté une résolution reconnaissant le « rôle unique et historique » de Riel et « sa contribution à la Confédération » et que, 20 ans plus tard, 87 % de la population ait reconnu la légitimité de ses actions lors de la reconstitution de son procès sur les ondes de Radio-Canada, Louis Riel n'a jamais été officiellement réhabilité par le gouvernement canadien.
Si une partie des Métis contemporains, dont les Descendants-Riel (héritiers de Joseph Riel, le frère du martyr), œuvre en ce sens avec l’appui de quelques députés, en revanche une autre partie d’entre eux considère qu’un pardon posthume ne rendrait pas justice à un homme qui n’a fait qu’accomplir son devoir de patriote. Plusieurs estiment en outre qu’une décision de ce genre pourrait autoriser le gouvernement à se disculper du comportement criminel dont il fit preuve à l’époque et à tracer un trait sur les négociations relatives aux droits des Métis qui sont actuellement en cours.
En effet, depuis 2005, année de la reconnaissance officielle de la Metis Nation (Nation métisse) par le gouvernement canadien et la Couronne britannique, la Manitoba Metis Federation (Fédération des Métis du Manitoba), organisme fondé en 1967, a adopté plusieurs stratégies de résistance destinées à établir sa souveraineté culturelle et politique, telles le rapatriement à Winnipeg d’objets ayant appartenu à Louis Riel (ses derniers poèmes, sa ceinture fléchée cérémonielle, etc.), l’organisation d’événements fidèles à son esprit, la conservation de la maison de sa mère à Saint-Vital et, surtout, la réclamation des terres qui ont été enlevées aux ancêtres métis en 1870.L’arrêt de la Cour Suprême du Canada rendu le 8 mars 2013 quant à leur restitution légale, laisse entrevoir une possible réconciliation, à long terme, entre le gouvernement fédéral et l’un des grands peuples fondateurs du Canada, les Métis.
Quoi qu’il en soit, les actions de Louis Riel continuent de résonner dans l’esprit des Canadiens et sur la scène politique du pays, nous rappelant combien cet homme du XIXe siècle est toujours d’actualité. S’il demeure le symbole de la déchirure qui sépare l'Est et l'Ouest, les francophones et les anglophones, les peuples autochtones et les blancs, en revanche, son combat et son sacrifice s’inscrivent dans les valeurs que défendent aujourd’hui nos contemporains à l’échelle planétaire : les perspectives d’une société multiculturelle, le respect de l’Autre dans sa différence, l’ouverture aux autochtones et aux minorités. De ce fait, Louis Riel, patriote et grand Canadien, mérite bien le titre de « citoyen du monde ».
Denis Combet
Professeur, Brandon University
et Ismène Toussaint
Chercheure indépendante
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