Québec, d'hier à aujourd'hui

Séminaire de Québec : édifier et perpétuer l’Amérique française

par Équipe de rédaction de l'Encyclopédie et Harvey, Christian

Séminaire de Québec vu du Vieux-Port de Québec, 2008

Le Séminaire de Québec a été fondé en 1663 par Mgr François de Laval, premier évêque de la Nouvelle-France, afin d’édifier en Amérique les bases de l’Église catholique canadienne. Le Séminaire avait notamment comme responsabilité de veiller à la formation des prêtres, à l’encadrement des pratiques religieuses des colons et à l’évangélisation des autochtones. Après la Conquête britannique, cette communauté de prêtres diocésains deviendra une importante institution d’enseignement en mettant sur pied le Petit séminaire qui offrira le cours classique. En 1852, le Séminaire consolide sa mission éducative avec la fondation de l’Université Laval, première université de langue française en Amérique du Nord. Aujourd’hui, le Séminaire de Québec constitue un ensemble institutionnel d’une valeur exceptionnelle au cœur du Vieux-Québec, classé monument historique en 1968, dont certaines sections remontent au Régime français.

 

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Une présence séculaire

Cour intérieure des Petit et Grand Séminaires de Québec, vers 1915

Né aux premières heures du Régime français, le Séminaire de Québec fait intimement partie du paysage urbain et intellectuel de la ville de Québec, assurant la continuité de l’enseignement et de la religion en Amérique française. La fonction première de cette communauté de prêtres diocésains consistait à former de nouveaux membres du clergé séculier en commençant par l’enseignement des « humanités » (cours classique) au Petit séminaire, suivi par une formation théologique dispensée au Grand séminaire. Pendant presque deux cents ans, le Séminaire de Québec a joué un rôle unique et fondamental auprès des Canadiens de l’époque de la Nouvelle-France, puis des Canadiens français des périodes du Régime anglais et de la Confédération canadienne, un rôle qui est demeuré central et déterminant jusqu’au cœur du XXe siècle. Sa mission se poursuit de nos jours, notamment grâce à ses activités d’enseignement et aux expositions du Musée de l’Amérique française.

Outre son riche patrimoine institutionnel, le Séminaire s’est constitué un exceptionnel  patrimoine bâti. Reconnu Lieu historique d’importance nationale dès 1929 au niveau canadien, le Séminaire de Québec est classé monument historique par le gouvernement du Québec en 1968. Ce classement touche plus précisément trois sections de cet imposant ensemble institutionnel, soit l’aile de la Procure, l’aile des Parloirs et l’aile de la Congrégation qui forment un bâtiment d’une grande homogénéité entourant la cour carrée sur trois côtés. Ces bâtiments remontant à la période de la Nouvelle-France, reconstruits et agrandis au fil des années, possèdent une architecture typique d’inspiration française. Bref, sa riche histoire ainsi que son apport à la société québécoise font du Séminaire de Québec un joyau du patrimoine culturel dont le rayonnement se fait sentir encore de nos jours.

 

Une tâche colossale

Québec en 1688

Dans la deuxième moitié du XVIIe siècle, la ville de Québec acquiert un statut comparable à une capitale de province française, puisque les principales institutions administratives de la Nouvelle-France y sont regroupées (NOTE 1). Le Séminaire de Québec voit officiellement le jour le 26 mars 1663 sous l’impulsion de l’évêque François Montmorency de Laval. Suivant les recommandations du concile de Trente (1545-1563), le séminaire doit permettre la formation commune des prêtres appelés à former un clergé séculier au Canada : celui-ci sera chargé de l’évangélisation des habitants d’un immense territoire qui s’étend alors du golfe du Saint-Laurent jusqu’au Grands Lacs, et, plus tard, jusqu’au golfe du Mexique (NOTE 2). Il faudra attendre le XIXe siècle avant que cet unique et immense diocèse soit subdivisé, et ce n’est qu’en 1840 qu’un autre séminaire, celui de Montréal, est créé afin de former les prêtres qui pourront desservir les populations francophones d’Amérique.

 

Le Petit séminaire

Un des garçons du Séminaire de Québec et un homme en habit d'hiver, 1810

Le 9 octobre 1668, le Séminaire du Québec ouvre les portes de son Petit séminaire. L’institution est située dans la résidence acquise de Guillemette Hébert, veuve de Guillaume Couillard et fille de Louis Hébert. Cette résidence se trouvait dans l’actuelle cour carrée du Vieux-Séminaire, soit à l’emplacement où ont été érigées les constructions ultérieures du Séminaire. Jusqu’à la Conquête, le Petit séminaire n’est qu’un pensionnat pour les futurs prêtres qui se préparent à entrer au Grand séminaire, car les cours sont donnés hors de ses murs, au collège des Jésuites situé juste à côté, à l’emplacement de l’actuel hôtel de ville de Québec.

En 1765, la Gazette de Québec annonce que le gouverneur James Murray a l’intention de transformer le collège des Jésuites en caserne pour les troupes britanniques. Cette décision force la main au Séminaire de Québec et le pousse à offrir les études classiques à son Petit séminaire en calquant son programme sur celui des Jésuites. L’institution débute ses activités d’enseignement à l’automne 1765 avec une première cohorte composée de 28 élèves. Puisque le Séminaire avait pris la relève de l’éducation des jeunes garçons, le collège des Jésuites ferme ses portes en 1768. À l’origine, la situation ne devait être que temporaire, mais elle perdurera jusqu’à nos jours, puisque le Séminaire poursuit encore sa mission d’enseignement.

 

Une éducation d’élite

Page frontispice du cahier de notes de chimie de A. Pelletier au Séminaire de Québec, 1859

Le Petit séminaire accueille les futurs prêtres mais aussi tous les élèves désireux de suivre le cours classique qui conduit à l’exercice de professions libérales comme le droit et la médecine. À l’origine, le programme d’enseignement repose sur le cursus dit des humanités axé sur la version et le thème latins, la grammaire française, l’explication des grands auteurs français, la versification et la rhétorique. À cette base linguistique s’ajoutent la philosophie, les mathématiques, la physique et la géographie. L’histoire fait son apparition vers 1800 et l’enseignement du grec classique, mis de côté en 1768, revient dans la formation à partir de 1829 (NOTE 3). Largement inspiré du cours modèle des Jésuites, dont les bases ont été mises en place au XVIIe siècle, le cours classique du Petit séminaire de Québec deviendra à son tour un modèle pour les autres collèges du Québec.

Au fil des ans, l’institution intègre à son corps enseignant plusieurs personnalités illustres comme l’abbé Jean Holmes (1799-1852), qui fut l’un des responsables du retour du grec au programme du Petit séminaire et l’instigateur de l’usage d’instruments scientifiques modernes dans l’enseignement; et l’abbé Jérôme Demers (1774-1853), professeur de philosophie au Petit séminaire de Québec de 1800 à 1842, qui a écrit le premier traité de philosophie publié au Canada français en 1835, intitulé Institutiones philosophicae ad usum studiosae juventutis.

Olivier Robitaille (1811-1896), médecin, homme politique et fondateur de la Caisse d'économie Notre-Dame-de-Québec, formé au Séminaire de Québec

Le Petit séminaire dispense une éducation de grande qualité à l’élite sociale de Québec et de sa région. Il s’agit d’ailleurs d’un lieu de sociabilité important de la Vieille-Capitale où se côtoient sur les bancs d’école plusieurs personnalités du monde économique et politique. Mais d’autres couches de la population y ont aussi accès. Dans la période 1881-1891, 45,1 % des étudiants proviennent effectivement de l’élite (propriétaires, administrateurs, professions libérales), mais 22,9 % des élèves sont fils de gens de métiers et d’ouvriers spécialisés, et 22,3 % proviennent du monde rural ou forestier. Enfin, près de 10 % de l’effectif étudiant est issu de familles d’employés de bureau ou d’ouvriers non spécialisés (NOTE 4). Cette diversité s’explique par l’importance accordée à l’éducation et au désir de s’élever dans la hiérarchie sociale, ainsi que par la vigilance des prêtres de paroisse qui repèrent les enfants les plus doués et les encouragent à poursuivre leurs études, dans l’espoir de recruter de brillants futurs membres du clergé. 

La Révolution tranquille marque le début d’une transformation en profondeur du Petit séminaire de Québec. À compter de 1968, le cours classique offert par l’institution depuis plus de 200 ans subit des modifications progressives qui le mettent au diapason de tendances novatrices en éducation secondaire et postsecondaire (NOTE 5). Le pensionnat ferme ses portes en 1975. Les filles sont admises au niveau collégial dès 1971, puis au niveau secondaire en 1989. En 1985, une Corporation privée sans but lucratif, le Collège François-de-Laval, remplace le Séminaire de Québec à la direction de l’institution d’enseignement avec le mandat de renouveler celle-ci. Deux ans plus tard, le Petit séminaire de Québec quitte le vieux Séminaire et s’installe sur la rue de la Vieille-Université, à quelques pas de là. En 1999, la concurrence des cégeps publics gratuits vient à bout du niveau collégial qui ferme définitivement ses portes. Enfin, en 2011, le Petit Séminaire de Québec prend officiellement le nom de Collège François-de-Laval, en honneur de son illustre fondateur (NOTE 6).

 

Le Séminaire et l’Université Laval (1852-1970)

Quelques hommes illustres associés à l'histoire du Séminaire de Québec et de l'Université Laval

Au milieu du XIXe siècle, la population anglophone du Québec dispose de cinq établissements d’enseignement supérieur, mais il n’en existe encore aucun pour les francophones. Le Séminaire de Québec multiplie les démarches afin de combler ce vide et obtient une Charte royale signée par la reine Victoria en 1852. C’est ainsi que le Séminaire crée et prend la direction de l’Université Laval. L’institution, qui ouvre ses portes en 1854, répond d’abord au besoin croissant de professionnels du droit et de la médecine pour la communauté canadienne-française. Jusqu’au début du XXe siècle, son mandat se limite presqu’exclusivement à ces deux domaines malgré la création des facultés de Théologie et des Arts (NOTE 7). Puis, au cours de la période 1920-1960, six nouvelles facultés sont créées : Musique, Philosophie, Lettres, Agriculture, Sciences sociales et Sciences et Génie. À partir de 1942, l’Université Laval qui était située dans des locaux adjacents au Séminaire de Québec, débute son retrait progressif du Vieux-Québec où elle est de plus en plus à l’étroit. Elle acquiert la ferme Brophy à Sainte-Foy, où sont construits plusieurs nouveaux pavillons, regroupés sur un seul campus.

Le vent de changement des années 1960 favorise une transformation en profondeur de l’institution, ainsi que la croissance des effectifs étudiants qui passent de 6 000 en 1960 à 15 000 en 1970. Cette année-là, le Séminaire de Québec cède son autorité sur l’Université Laval, qui devient alors une université laïque. Une nouvelle charte est établie en 1971 et un premier recteur laïc est élu en 1972.

 

Un précieux patrimoine bâti

Vue aérienne du site historique du Séminaire de Québec en 2007

Le plan du Séminaire de Québec s’apparente à ceux des couvents et des collèges français du XVIIe siècle, particulièrement en raison de ses pavillons peu profonds disposés en quadrilatère donnant sur une cour intérieure à laquelle on accède par une porte cochère, celle de l’aile de la Congrégation, ornée de pilastres. Les bâtiments, de quatre à six étages, rappellent l’architecture urbaine canadienne d’inspiration française avec la maçonnerie de moellons, les murs enduits de crépi blanc, les esses, les toitures en tôle à deux versants et les murs coupe-feu surélevés abritant des cheminées massives (NOTE 8).

Le premier Petit séminaire, érigé entre 1675 et 1677, constitue la section la plus ancienne et compose l’extrémité nord de ce qui deviendra quelques années plus tard l’aile de la Procure (NOTE 9). Ce bâtiment remplaçait la résidence de la veuve de Guillaume Couillard qui sera démolie en 1678. Trois ans plus tard, l’aile de la Procure est construite en intégrant le Petit séminaire. Ce bâtiment sera détruit par les flammes en 1701 et en 1705; il n’en reste plus aujourd’hui que les fondations et certains murs de pierres. Une fois reconstruite, l’aile de la Procure sera de nouveau la proie des flammes en 1865. L’année suivante, on relève l’édifice de ses cendres et on lui ajoute un étage supplémentaire. Cette aile recèle des éléments architecturaux datant du XVIIe siècle, dont un escalier dédié à Saint-Joseph, et des caves voûtées où était située l’ancienne cuisine de Mgr de Laval. Une chapelle a été aménagée dans cette aile à la fin du XVIIIe siècle à la demande de l’évêque de Québec, Mgr Jean-Olivier Briand. Le décor de la chapelle se compose de magnifiques retables, des lambris et des boiseries sculptées par le menuisier Pierre Émond, encore présents de nos jours.

Le Séminaire de Québec après l'incendie de la chapelle, janvier 1888

Construite en 1692 et 1693, l’aile des Parloirs avait probablement pour fonction à l’époque d’offrir de nouveaux logis pour les prêtres du Séminaire de Québec. Une chapelle intérieure y fut érigée en 1693 qui permettait de faire le lien avec l’aile de la Procure. Incendiée en 1701, cette chapelle fut reconstruite en 1749. Puis cette portion de l’édifice sera rehaussée et élargie en 1822. Enfin, l’aile de la Congrégation, construite en 1707, fut elle aussi agrandie en 1822. Cette aile comprenait des éléments du décor intérieur d’une chapelle dédiée à la Sainte-Vierge (tabernacle, retable et colonnes ioniques), aménagés entre 1824 et 1826, qui sont l’œuvre de l’architecte Thomas Baillargé. Une chapelle extérieure construite vers 1750 complétait cette partie de l’ensemble architectural. Celle-ci, détruite par un incendie en 1888, a été remplacée par l’actuelle chapelle désacralisée du Musée de l’Amérique française.

Outre les trois ailes classées en 1968, plusieurs bâtiments et éléments architecturaux sont venus se greffer aux structures plus anciennes du Séminaire de Québec au cours des XIXe et XXe siècles. L’ancien Grand séminaire, jouxté à l’aile de la Procure, a été construit en 1827 selon les plans de l’architecte et abbé Jérôme Demers et détruit par un incendie en 1865; cette section n’a jamais été reconstruite.

Escalier intérieur du Petit Séminaire de Québec, vers 1965

On voit aussi apparaître des portes couvertes de motifs d’ornementation néoclassique et des fenêtres palladiennes (NOTE 10). Des travaux de raccordement des toitures des ailes de la Procure et des Parloirs, dirigés par l’architecte James-Ferdinand Peachy, en uniformiseront l’aspect visuel.

Depuis 2006, la beauté des bâtiments qui ceinturent la cour du Séminaire est mise en valeur par un système d’éclairage qui vise à souligner la sérénité des lieux. La mise en lumière de la cour fait partie des nombreux projets du Plan lumière pour la capitale institué par la Commission de la capitale nationale du Québec en 1998 afin de mettre en valeur les nombreux édifices et monuments emblématiques du secteur historique du Vieux-Québec. Les caractéristiques architecturales uniques du Séminaire en font un lieu d’une grande portée symbolique et un environnement idéal pour l’École d’architecture de l’Université Laval, et sa Chaire de recherche du Canada sur le patrimoine religieux bâti, qu’il abrite depuis plusieurs années.

 

Mise en valeur archéologique et patrimoniale

r du Vieux Séminaire de Québec (aile de la procure et aile des parloirs), 2008

Le Séminaire de Québec a été érigé sur le fief du Sault-au-Matelot concédé en 1623 à l’apothicaire Louis Hébert, reconnu comme étant le premier colon s’étant établi de façon permanente en Nouvelle-France. En 1866, les fondations d’une maison datant du Régime français sont mises au jour lors de l’installation d’un paratonnerre du côté est de l’aile de la Procure. Un historien, l’abbé Charles-Honoré Laverdière, les relie naturellement à une habitation ayant appartenu à Louis Hébert et à son gendre Guillaume Couillard. Près d’un siècle et demi après la découverte de l’abbé, les premières véritables fouilles archéologiques sont effectuées par la Ville de Québec à l’occasion de l’agrandissement du Musée du Séminaire en 1991. L’exhumation des fondations et du plancher de bois d’une habitation et de nombreux artefacts témoignant d’une occupation européenne remontant au début du XVIIe siècle semblent confirmer l’hypothèse de l’abbé Laverdière. Un nouveau chantier de fouilles s’ouvre en 2002 et mène à une série de découvertes qui permettent d’identifier formellement les vestiges de la maison cédée à Mgr François de Laval en 1666 par Guillemette Hébert, la veuve de Guillaume Couillard. Depuis, les motifs du pavage de la cour indiquent, par une couleur pâle, l’emplacement de la maison Couillard-Hébert ainsi que celui d’un puits aménagé pour les résidents du Séminaire aux XVIIIe et XIXe siècles. Des artefacts ont également permis aux archéologues de conclure à une présence préhistorique amérindienne sur le site (NOTE 11).

Musée de l'Amérique française à Québec, 2007

Désireux de ménager un lieu propice à la conservation et à la diffusion de la riche histoire du Québec, le Séminaire décide de donner une nouvelle vocation à l’une de ses constituantes : c’est ainsi qu’au début des années 1980, le Pavillon Jérôme-Demers devient le nouveau Musée du Séminaire. L’institution prend le nom de Musée de l’Amérique française en 1993. Une exposition permanente y met en valeur une partie des riches collections d’objets ayant appartenus au Séminaire de Québec. Notons d'ailleurs que les archives du Séminaire de Québec sont inscrites depuis 2007 au prestigieux registre du programme Mémoire du monde de l’UNESCO.

En 2002, l’accueil du Musée est aménagé dans la « Maison du coin » située sur la côte de la Fabrique. Cet édifice, caractérisé par sa façade ronde, a été construit au début du XIXe siècle selon les plans de l’architecte Thomas Baillairgé sur l’emplacement d’une demeure datant du Régime français. En 1855-1856, est érigé le Pavillon Camille-Roy, ancien pavillon central de l’Université Laval, selon les plans de l’architecte Charles Baillargé, qui abrite de nos jours les laboratoires d’archéologie de l’Université Laval. Un usage qui n’est pas sans rappeler la valeur archéologique des lieux (NOTE 12). 

 

Un marqueur de continuité

Séminaire de Québec, angle des rue Sainte-Famille et Co?te de la Fabrique, 1928

Imprégnant le paysage de Québec depuis trois siècles et demi, le Séminaire de Québec possède une remarquable valeur patrimoniale, à la fois au niveau historique, institutionnel, architectural et archéologique. À l’origine de la première institution d’enseignement et de la première université francophone d’Amérique, il a été le lieu de formation d’une partie importante de l’élite religieuse, sociale, intellectuelle, économique et politique du Québec. Érigés sur l’emplacement d’une maison ayant appartenu à l’un des premiers colons de la Nouvelle-France, les imposants édifices du Séminaire portent la trace de l’évolution d’une architecture institutionnelle et urbaine d’inspiration française allant du XVIIe au XXe siècle. Le Séminaire de Québec, véritable lieu de fondation et de rayonnement d’une culture française en Amérique, reste de nos jours un symbole fort et un acteur de premier plan en ce domaine.

 

 

Christian Harvey, Historien
Centre de recherche sur l’histoire et le patrimoine de Charlevoix

Avec la collaboration de l’Équipe de rédaction de l'Encyclopédie du patrimoine culturel de l'Amérique française

Documents complémentairesCertains documents complémentaires nécessitent un plugiciel pour être consultés

Vidéo
  • Petit séminaire (Film muet) Montage d'extraits de films montrant des vues d'ensemble et des événements ayant eu lieu au Petit Séminaire de Québec. Journée Portes ouvertes de la Faculté des sciences en 1944. Congrès de la langue française au Canada en 1952 (au cours duquel le Premier ministre Maurice Duplessis reçoit un diplôme honorifique de l'Université Laval). Célébration du centenaire de l'Université Laval en 1952.
    Vidéo basse résolution - Poids : 45162 Ko
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    Durée : 6 min 2 sec
Médias 360
  • Chapelle du Musée de l'Amérique française
  • Ancienne cuisine, Voûte du séminaire de Québec
  • Cour carrée Séminaire de Québec
  • Escalier Saint-Joseph, Voûte du Séminaire de Québec
  • Grand escalier, Séminaire de Québec
  • Réfectoire des prêtres, Séminaire de Québec
  • Remise, comble du Séminaire de Québec
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Québec, d'hier à aujourd'hui

Notes

1. Marc Vallières et al. Histoire de Québec et de sa région. Québec, Les Presses de l’Université Laval, 2008. p. 106.

2. Ibid., p. 245.

3. Ibid., p. 450

4. Ibid., p. 1362

5. Cette modernisation passe notamment par un contenu scientifique accru, la pédagogie par projets, le profil international, le remplacement de la fin du cours classique par le cursus collégial, etc.

6. Quant à la formation des prêtres, l’Archevêque de Québec, Mgr Marc Ouellet, préside à l’ouverture d’un nouveau Petit Séminaire diocésain de Québec le 8 septembre 2008. Il s’agit d’un pensionnat pour des élèves du niveau secondaire qui se destinent à la prêtrise. D’abord installé au 2215, rue Marie-Victorin à Sillery, dans l’ancien scolasticat des Missionnaires du Sacré-Cœur, les élèves suivent leurs cours au Séminaire des Pères Maristes, chemin St-Louis, depuis septembre 2011.

7. Ibid., p. 895.

8. Voir Répertoire du patrimoine culturel du Québec :  http://www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca/RPCQ/detailBien.do?methode=consulter&bienId=92787&contenuOngletId=detailPopup

9. Pour cette section, voir : Daniel Simoneau. Sous la dir. de William Moss. Le site du Séminaire de Québec. Québec, Cahiers du Célat, 2008, p. 104-105.

10. http://www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca/RPCQ/detailBien.do?methode=consulter&bienId=92787&contenuOngletId=detailPopup

11. Jean Provencher, L’histoire du Vieux-Québec à travers son patrimoine, Québec, Publications du Québec, 2007, p. 3-4. Serge Rouleau, « La maison Couillard-Hébert : creuser le passé », Continuité, no 105, 2005, p. 15-17. Daniel Simoneau, « L’archéologie au Séminaire de Québec : retour vers la réalité », Continuité, no 78, 1998, p. 10-13.

12. Le Pavillon Jean-Olivier-Briand, érigé entre 1878 et 1880, sert de résidence pour les prêtres et de Grand Séminaire de 1880 à 1959 et de 1997 à aujourd’hui. Finalement, le Pavillon Lucien-Godbout, longtemps appelé l’aile du Secondaire, car il abritait les classes de cours des jeunes élèves, date de 1920.

 

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